Premier essai / Porsche 911 Turbo

Pour la première fois de son histoire, la 911 Turbo a une coque bien à elle, bien entendu toujours étroitement dérivée de celle de ses consoeurs de gamme, mais toujours autant percée d'ouïes, de prises d'air, d'écopes... C'est que, de l'air, elle doit à la fois en déplacer le plus subtilement possible tout en en avalant un maximum quand le flat-six se déchaîne. (Ce qu'il adore, d'ailleurs.) Difficile paradoxe résolu ici par une aérodynamique active qui s'adapte aux circonstances de conduite par l'entremise d'une lame avant qui rentre intégralement sous le bouclier sous les 120 km/h pour préserver à la fois la finesse aérodynamique (donc la consommation) et la garde au sol, ce qui permet d'aborder gendarmes couchés et pentes de garages sans crainte. La 911 Turbo s'équipe pour la première fois d'un train arrière directionnel actif, qui agit sur une plage d'angles plus large que sur la GT3.

Notre séance d'essai s'est déroulée à bord d'une Turbo S sur l'impitoyable circuit de Bilster Berg, en Allemagne. Que dire ? Même dans les situations les plus extrêmes, la Turbo S fait preuve d'une aisance remarquable. Compressions, délestages, freinage en courbe, enchaînement serrés... rien ne lui résiste et les tours s'enchaînent avec une constance jamais prise en défaut; les distances de freinage ne s'allongent pas, les trajectoires ne s'élargissent pas sous l'influence de pneus surchauffés. Le conducteur aura toutes les chances d'être fatigué avant la mécanique. Ça va vite, très vite, incomparablement vite, pas de doute. Mais un peu d'âme ne serait pas non plus pour déplaire. À commencer par un flat-six à la sonorité moins étouffée (bien qu'elle soit conduite artificiellement vers l'habitacle), car ici, elle n'émet pas ce feulement métallique si caractéristique des atmosphériques.

Performante comme jamais, plus sobre encore que précédemment et toujours plus conciliante pour un usage quotidien, la 911 Turbo, plus encore la S, fait tout très bien. Endurante, constante, impossible à suivre par à peu près tout ce qui roule, elle affiche néanmoins ce caractère un peu lisse, généralement caractéristique des premiers de la classe. Mais fait du bruit, nom du djû! Que ce soit au propre ou au figuré...

L'essai complet est disponible dans votre Moniteur Automobile 1557 du 4 septembre 2013.