Škoda ne fait pas dans l’esbrouffe, mais préfère la cohérence. Vision O s’inscrit dans la longue tradition de breaks maison en y greffant une électrification assumée et une couche de design Modern Solid passée à la vitesse supérieure. Le propos est clair : optimiser ce qui compte au quotidien – l’espace, la lisibilité à bord, l’efficience – sans tomber dans la démo marketing.
Design extérieur : sobre, robuste, aérodynamique
Les volumes restent simples, presque monolithiques, mais les détails travaillent pour l’air et pour l’œil. La face Tech-loop ferme la calandre et organise les flux ; le capot ventile, les volets actifs s’ajustent, les poignées affleurantes limitent les turbulences, et les jantes spécifiques complètent l’ensemble. L’éclairage structure la signature : “Cyber Lights” à l’avant, logo Škoda illuminé, animations d’accueil/au revoir, et un code lumineux dédié pour signaler le passage en conduite autonome.
À l’arrière, les feux en T soulignent la largeur, sans effets de manche. La teinte “mica” joue sur les reflets tandis que le toit noir allège visuellement le profil. On remarquera le montant B en couleur carrosserie qui rappellera à certains le Škoda Yeti. Ce n’est pas un concept “tapageur” : c’est une étude d’aérodynamique appliquée, pensée pour augmenter l’autonomie et optimiser le silence à bord.
Design intérieur : un poste de conduite qui clarifie
Vision O prend l’habitacle à rebours : moins d’objets, plus de hiérarchie. L’Horizon Display – une longue dalle de plus d’1,2 m – place les informations dans l’axe du champ de vision, et se règle via une molette centrale et des commandes tactiles contextuelles. Le volant conserve des fonctions dédiées, l’interface verticalisée évite de “fouiller” des sous-menus en roulant, et l’éclairage Bio-Adaptive module l’ambiance en suivant les cycles naturels, plutôt que d’imposer une palette gadget.
Les sièges, le volume disponible et les rangements témoignent d’une vocation familiale : le coffre annoncé à environ 650 l cadre la mission “break” sans ambiguïté, et l’étude glisse quelques trouvailles “Simply Clever”, du haut-parleur Bluetooth amovible au réfrigérateur intégré. Une fois encore, le constructeur tchèque privilégie la logique à l’esbroufe.
Technologie embarquée : assistants qui s’assument
Sous le vernis, le cœur est logiciel. Les assistances évoluées peuvent aller jusqu’à des phases de conduite automatisée, et le mode Tranquil apaise l’ambiance pour les passagers. L’assistant Laura gagne en proactivité : il contextualise les trajets, partage des informations utiles sur l’environnement et se mêle aux réglages (affichage, éclairage) sans multiplier les sollicitations.
Škoda projette aussi son écosystème mobile : l’app Vision O préfigure des services de personnalisation et de surveillance, tandis que MyŠkoda doit intégrer un planificateur d’itinéraires enrichi par Google Gemini (recharges, arrêts, contraintes urbaines) – des briques logicielles qu’il restera à évaluer sur produit série.
Matériaux et approche durable : du concret, pas des slogans
Vision O fait de la circularité une contrainte de conception : usage de mono-matériaux pour simplifier le recyclage, composants biosourcés et cuirs upcyclés sans sacrifier l’aspect ni la tenue. On relève de vastes zones revêtues d’Ultrasuede nu (jusqu’à 65 % de contenu d’origine végétale) et un plancher en NABAORE, matériau issu de déchets de cuir revalorisés.
L’objectif n’est pas de “verdir” le discours, mais de réduire les pertes en fabrication et de faciliter la fin de vie par une séparation plus nette des matières. Le tout, avec une esthétique sobre, loin du greenwashing ostentatoire.
Avec le Vision O Concept, Škoda ne vise pas les une des journaux mais préfigure un futur break électrique aux valeurs maison empreintes de pragmatisme : aérodynamique soignée, cockpit lisible, assistants mieux intégrés, matériaux pensés pour durer… et se recycler.
Une étude sérieuse, presque scolaire, qui dit peut-être plus sur les priorités de la prochaine Škoda de série que bien des superlatifs. Reste à voir ce que l’industrialisation conservera – et à quel prix – de ce cahier des charges étonnamment terre à terre.
Actus
