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Dossier / Comment acheter une ancienne à l’étranger?

N'hésitez pas à regarder au-delà des frontières nationales lors de votre recherche de la voiture ancienne de vos rêves. Parce que si vous êtes bien informé, vous pouvez faire une bonne affaire. Le Moniteur Automobile Classics répond aux 10 questions les plus fréquemment posées.

Vous cherchez l’ancienne de vos rêves depuis des lustres sans la trouver. L’une était trop chère, l’autre, une épave sans rapport avec la description flatteuse du vendeur, la troisième, peu conforme à l’origine. Et si vous regardiez au-delà de nos frontières? C’est souvent facile mais peut s’avérer dangereux pour le portefeuille. Parfois, c’est aussi un peu plus complexe que prévu, l’opération pouvant prendre du temps et réclamer de la patience. Mais, pour autant que l’on soit bien informé, qu’on procède avec méthode et qu’on accepte une certaine prise de risques, le jeu peut en valoir la chandelle.

OUT NOW Le Moniteur Automobile Classics #2

1. Pourquoi passer la frontière? Et que chercher à l’étranger?

Pour un ensemble de (bonnes) raisons. Tout d’abord parce que vous ne trouvez pas en Belgique le modèle de vos rêves. Ensuite, parce que les quelques exemplaires que vous avez pu dénicher étaient dans un état de délabrement proche de l’épave, ce qui n’empêchait pas le vendeur de vous en parler comme d’une perle et de vous la proposer en se basant sur le prix du lingot. Encore parce que vous avez envie de l’utiliser immédiatement, que vous n’êtes pas disposé à sacrifier tous vos week-ends pour le restaurer (reconstruire?) et que, de toute façon, vous n’avez pas les compétences requises pour cela. Peu importe. Pour vous, c’est une évidence: la voiture de vos rêves existe bien mais elle a pris immatriculation au-delà de nos frontières. De fait, on trouve plus facilement une Alfa exhalant un parfum de dolce vita en Italie qu’en Grande-Bretagne, une mythique R8 Gordini en France qu’aux USA et une majestueuse Mercedes 280 SE 3.5 Coupé 100% d’origine en Allemagne qu’en Pologne. C’est vrai, mais ce n’est pas une vérité absolue.

S’il est évident, par exemple, que le parc français des véhicules est majoritairement constitué de voitures françaises, il ne faut pas pour autant exclure la possibilité de dénicher dans l’Hexagone l’Italienne ou l’Allemande que vous traquez. Une petite remarque au passage. Pour en revenir aux exemples cités plus haut, si vous avez effectivement plus de chance de trouver une R8 Gordini en France qu’au fin fond de l’Espagne, cela ne veut pas dire que son prix de vente y sera plus intéressant. Ce sera plutôt le contraire: les habitants d’un pays vouant un culte aux produits nationaux, ceux-ci y seront forcément plus recherchés et convoités, et donc plus chers. Il n’est donc pas stupide de mener des recherches tous azimuts et de ne pas se cantonner au pays qui les a fabriqués.

Autre remarque importante, ayant trait aux us et coutumes des pays mais aussi à leur rapport à l’automobile: pas besoin de vous faire un dessin, les USA comme la Grande-Bretagne adorent en règle générale la voiture sous toutes ses formes… mais ne craignent pas de la modifier pour la rendre plus performante, l’actualiser en troquant des organes mécaniques pour d’autres de conception plus moderne ou encore simplement la «personnaliser». L’Allemagne a un plus grand respect de l’origine et surtout compte une foule d’amateurs perfectionnistes qui ne transigent pas avec l’excellence, peu importe le coût qui en résulte. Il suffit d’une visite outre-Rhin dans un salon de voitures anciennes pour se rendre compte de la signification du terme «qualité» pour eux.

Marché atypique, la France a une conception un peu différente de la voiture ancienne ou de collection, avec des propriétaires souvent moins regardants aux détails (ils préfèrent généralement une voiture «dans son jus» que zéro défaut ou trop restaurée) et majoritairement peu enclins à dépenser des fortunes pour elle. L’Italie a la mécanique dans le sang. Ce n’est pas un hasard si elle est le berceau des Ferrari, Lamborghini, Maserati et autres marques célèbres ainsi que, à un échelon moindre, des Alfa Romeo et des Lancia. Toutes ont en commun d’avoir une cote soutenue, à tendance spéculative qui plus est, mais ne sont pas simples et plutôt coûteuses à entretenir, voire délicates à conserver en l’état. Les ex-pays de l’Est, comme la Pologne ou la Tchéquie, sont les eldorados de la restauration. Vous les fréquenterez pour entreprendre un gros chantier de remise à neuf sur votre bijou mais éviterez de le faire si vous désirez trouver l’exemplaire 100% d’origine et de préférence première main, sauf si votre graal s’appelle Fiat Polski, Wartburg, Tatra ou Volga…

Dossier du Moniteur Automobile Classics :

2. Comment chercher?

À l’ancienne au travers des magazines, journaux et autres publications de petites annonces. Et bien sûr via Internet et tous les outils mis à votre disposition, allant d’Autoscout à La Centrale, en passant par Automobile.it, Autotrader.co.uk, Cargurus.com, Mobile.de et Motorseller.pl, pour n’en citer que quelques-uns. Si certains sites d’enchères comme eBay sont simples d’utilisation, d’autres comme Hemmings ou Autohunter sont plus délicats à aborder. En outre, si vous pouvez rétracter votre enchère dans certains cas sur eBay, ce n’est pas possible sur les deux autres sites où les enchères sont fermes et définitives, et où des frais seront automatiquement prélevés sur votre carte bancaire mise en garantie en cas de victoire lors des enchères, même si vous êtes parvenu à obtenir l’annulation de la vente auprès du vendeur. Prudence donc avant de cliquer frénétiquement. Se pose le problème de la langue. Dans la plupart des cas, des questions peuvent être posées en anglais et aboutir à une négociation, mais pas toujours. D’où notre recommandation: faites appel à une personne qui parle couramment la langue du pays où vous cherchez la voiture de vos rêves et, mieux, qui est parfaitement informée des règles et des lois en vigueur dans la contrée de vos recherches.

3. Quelles sont les bonnes questions à se poser avant de chercher?

 Avant de vous enflammer pour la rarissime Holden que vous venez de dénicher à Brisbane, songez un instant à la suite des événements et au coût final de la transaction. Ainsi, il n’est pas inutile de penser au préalable comment vous allez vous y prendre pour mener à bien l’entreprise, de prévoir la disponibilité des fonds disponibles, d’estimer si vous disposez du temps libre suffisant pour organiser le voyage pour aller voir et ramener éventuellement votre découverte ou encore de jauger vos compétences pour cadrer tous les paramètres du rapatriement (assurances, transporteur, agence en douane, etc…). Rien n’est insurmontable mais il convient de ne pas prendre les choses à la légère sous peine de le regretter amèrement ensuite. Si vous ne vous sentez pas capable de tout réaliser, passez par des intermédiaires spécialisés dans ce genre de transaction. Cela vous coûtera un peu plus cher au départ mais nettement moins à l’arrivée… 

4. Et les bonnes questions à poser au vendeur?

La liste suivante des 15 questions n’est en aucun cas exhaustive mais constitue un bon moyen pour vous faire une idée assez précise du véhicule que vous souhaitez acheter et cerner la personnalité du vendeur. Si ce dernier traîne exagérément pour vous contacter, si ses réponses sont imprécises ou peu convaincantes, ou encore si vous ne sentez pas quelque chose dans la transaction sans même pouvoir le définir, fuyez. L’achat de votre voiture ancienne est un plaisir et doit le rester. Pas question de vous embarquer dans des aventures scabreuses. Gardez toujours à l’esprit que la belle que vous convoitez n'est pas unique. Et il y en a certainement une autre qui vous attend quelque part. Un petit conseil: ne posez jamais des questions bateau du genre «Quel kilométrage?» pour une voiture au long passé et ayant connu plusieurs propriétaires au cours des décennies passées. Pour un véhicule âgé de 30 ans et plus, il est en effet peu probable que son dernier utilisateur puisse y répondre avec certitude et honnêteté. Tout cela a finalement peu d’importance ou, en tout cas, présente une importance relative et est de toute façon difficilement vérifiable.

Mieux vaut vous en tenir à des infos utiles et riches d’enseignements, du genre :

  • 1. Pouvez-vous me dire si ce véhicule n’a jamais été accidenté? S’il n’a jamais subi des dommages des eaux, à la suite d’une inondation, par exemple?
  • 2. Abordons le sujet qui fâche: la rouille. Pouvez-vous me décrire le plus correctement possible l’état du plancher, du châssis et de la carrosserie? Si rouille il y a, est-elle perforante ou superficielle? Y a-t-il eu des réparations?
  • 3. La carrosserie présente-t-elle des coups, des griffes ou d’autres dommages? Et qu’en est-il des surfaces vitrées, pare-brise compris? Aucun souci avec le toit ouvrant (si la voiture en dispose) ou la capote (hypothèse d’un cabriolet)? Est-il (elle) étanche?
  • 4. Passons à l’intérieur. Pas de trous ou autres dégâts sur les sièges? Idem pour le tableau de bord et la console? Aucun dommage sur les contre-portes? Toute l’instrumentation fonctionne? Il en va de même pour les accessoires, comme les essuie-glaces ou les vitres électriques?
  • 5. Le véhicule a-t-il été utilisé par des fumeurs? Aucune odeur, aucune trace? 
  • 6. Voyons ce qui se passe sous le capot. Le moteur, la boîte, l’embrayage (dans l’hypothèse d’une transmission manuelle), les freins, la direction et les trains roulants (organes de suspension) sont-ils dans un parfait état ou y a-t-il des points à revoir? Aucune fuite d’huile ou de liquide à signaler?
  • 7. Avez-vous quelques factures récentes d’entretien à me présenter? Ou d’éléments remplacés dernièrement (inutile de remonter à 10 ans)?
  • 8. Tout est d’origine sur cette voiture?
  • 9. Cette voiture est-elle immatriculée et a-t-elle roulé dernièrement? A-t-elle été dédouanée (hypothèse d’un véhicule hors UE se trouvant déjà sur le territoire européen, comme une voiture américaine trouvée en Allemagne par exemple)?
  • 10. Est-elle libre de tout droit? Aucun gage, pas de crédit en cours? Êtes-vous en possession de tous les papiers afférents à cette voiture?
  • 11. Quels sont les mauvais points, les choses à améliorer ou à changer sur cette voiture selon vous? Êtes-vous disposés à procéder à ces travaux?
  • 12. Y a-t-il des suppléments à prévoir (commission de vente, fee ou autre) ou tout est compris dans le prix demandé?
  • 13. À tout hasard, pouvez-vous me dire combien de propriétaires a eu cette voiture avant vous (plus pour donner une respiration au questionnaire que pour autre chose)?
  • 14. Par quel moyen désirez-vous être payé? Et comment voulez-vous procéder?
  • 15. Dans l’hypothèse où nous concluons la vente, et après vous avoir payé, vous serait-il possible d’entreposer la voiture à l’abri dans un endroit sec et sécurisé, le temps que j’organise son rapatriement? Combien me demanderiez-vous pour ce service (hypothèse d’un véhicule acheté dans un pays lointain, comme les USA par exemple)?

5. Comment procéder ensuite?

Pour autant que les réponses données à vos questions vous conviennent, le mieux, le plus fiable aussi, est de se déplacer ensuite pour se rendre compte de visu de l’état du véhicule. Se faire accompagner d’une personne «qui s’y connaît», capable d’opérer un examen approfondi et de vous donner ensuite un avis impartial est un plus non négligeable. Le graal est évidemment de s’entourer d’un expert du modèle rompu à toutes ses spécificités et ses défauts. Se tourner vers un club capable de vous fournir une foule d’informations et de tuyaux est également une bonne idée qui pourra vous aider à prendre la bonne décision. Dans le cas d’un achat lointain ou dans l’hypothèse où il vous est impossible de vous déplacer avant de conclure, il est judicieux de faire appel à une source indépendante qui déléguera une personne compétente pour examiner la machine sous toutes ses coutures et vous remettra un rapport complet et détaillé quant à son état.

6. Des taxes à payer?

Si le véhicule est européen et immatriculé dans un des 27 états membres, aucune taxe n’est à payer. En revanche, si le véhicule provient d’un pays hors de l’Union européenne, il vous faudra vous acquitter d’une taxe douanière de 10% calculée sur la valeur du véhicule (le montant indiqué sur la facture en principe) majoré de tous les frais jusqu’à la frontière de l’UE (transport ou autre) ainsi que d’une TVA de 21% calculée sur la valeur douanière à laquelle s’ajoutent les droits à l’importation (les 10%) ainsi que tous les frais de transport. L’un dans l’autre, comptez entre 33 et 35% environ sur le total «prix de la voiture et frais de transport». Attention, un véhicule provenant de Suisse ou de Grande-Bretagne (merci le Brexit) est à considérer comme étranger à l’Union européenne et est frappé de ce millefeuille de taxes.

7. Le coût du transport et/ou les frais de déplacement?

Puisqu’on en est à tenter d’estimer le coût total avant de conclure, n’oubliez pas d’inclure au prix de vente du véhicule et des diverses taxes éventuelles vos frais de déplacement pour aller la voir (carburant, péage, hôtel, nourriture et boissons…) ainsi que ceux résultant du transport. Ne sous-estimez jamais ces deux postes importants: la douloureuse peut grimper très vite. Ne vous laissez pas déborder ou aveugler par la tentation de la «bonne affaire».

8. Comment payer?

Évidemment pas en liquide! La meilleure solution consiste à passer par le virement bancaire. Mais vous pouvez aussi opter pour Visa, Mastercard ou autre, ou encore passer par Paypal. Payez de préférence le montant dû dans la devise locale plutôt qu’en euros, l’opération étant plus favorable. Dans tous les cas, tenez compte du cours de change ainsi que des frais bancaires qui peuvent fortement modifier le prix d’achat. À titre d’exemple, la belle Américaine vendue 30.000 $ vous en aurait coûté 25.000 lorsque le dollar s’échangeait contre 1,2 € alors qu’elle vous sera facturée 30.000 € si le billet vert vaut un euro. Bref, une différence de 5.000 €: une paille!

9. Comment calculer le prix total?

Dans l’hypothèse d’un véhicule acheté par exemple en France, Italie et Allemagne, le prix total sera le prix de vente auquel il convient d’ajouter vos frais de déplacement et de transport. S’il est acheté en Pologne par exemple, le calcul est identique à un point près: les frais de change, le véhicule se négociant normalement dans la monnaie locale (zloty dans le cas présent). À noter que vous êtes tributaire du cours du change qui peut vous être favorable ou défavorable entre le moment où vous avez regardé le véhicule de vos rêves et celui où vous avez conclu la vente. Dans l’hypothèse d’un achat aux USA, en Suisse ou en Grande-Bretagne, vous n’oublierez pas d’ajouter à la facture les diverses taxes. 

10. Que prévoir en sus?

Aussi tentante soit l’affaire, il ne faut pas se leurrer: sur un véhicule de 30 ans ou plus, ayant parcouru de nombreux kilomètres, même entretenu dans les règles de l’art et bien suivi, il y aura forcément des choses à réparer ou à remplacer. Notez au passage que sur un engin immobilisé depuis longtemps (comme une sortie de grange, objet de convoitise en vogue actuellement), si les problèmes ne seront pas forcément identiques à un autre fréquemment utilisé, cela ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas. Bref, vous éviterez d’acheter votre ancienne en raclant les fonds de tiroir jusqu’au dernier sous. Prévoyez une enveloppe pour les premiers frais, ce qui évitera les mauvaises surprises. Parmi ceux-ci, on peut citer une vidange et le remplacement des filtres, un entretien étendu à d’autres pièces (courroies et autres accessoires), peut-être l’achat et le montage d’une batterie et de nouveaux pneus et sûrement celui des balais d’essuie-glace. Si tout cela est valable pour n’importe quel véhicule ancien, c’est encore plus vrai pour un de provenance lointaine et, disons-le ainsi, inconnue. 

 

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