Essais moto / Aprilia Tuareg 660 (2022) : un nom légendaire

Concept

Le monocylindre qui équipait le Tuareg il y a plus de 30 ans produisait une modeste puissance de 46 ch. Quiconque pose son séant sur la nouvelle Aprilia Tuareg 660 ouvre la porte d'une écurie de 80 chevaux en appuyant sur un bouton. Le constructeur italien aime faire le lien avec le passé, car ceux qui optent pour les graphismes dits Tagelmust (prix : 700 € dérisoires), placent leur Tuareg 660 dans une palette de couleurs qui fait clairement référence aux Tuaregs d'antan.

L'Aprilia Tuareg 660 est propulsée par le bicylindre parallèle que l'on trouvait auparavant sur la RS660 et la Tuono 660, mais le moteur a reçu des canaux d'admission plus longs, une levée de soupape moindre et un système d'échappement modifié. Au passage, quelques chevaux ont été perdus : des 100 ch offerts par la RS660 et des 95 ch de la Tuono 660, il n'en reste que 80 dans la Tuareg 660. Est-ce une mauvaise chose ? Non, car pour une moto polyvalente à haut régime, le couple utilisable à bas régime est plus important que la puissance maximale toxique qui pourrait déséquilibrer le châssis à débattements longs.

Conduite

Il n'y a aucun intérêt à pousser le twin vers le limiteur de régime sur tous les rapports. Pour tirer le meilleur parti de l'Aprilia Tuareg, gardez votre pied gauche éloigné du levier de vitesse autant que possible et laissez le couple faire son travail. Avec une roue avant de 21 pouces et une roue arrière de 18 pouces, Aprilia a explicitement opté pour une configuration tout-terrain. Les grandes roues roulent plus facilement sur les obstacles et offrent donc un surplus de contrôle et de stabilité en tout-terrain. L'inconvénient des grandes roues et du grand débattement de la suspension (240 mm à l'avant et à l'arrière) est que vous vous retrouvez rapidement sur un cheval à bascule. En revanche, la hauteur de selle de 860 mm est plus que raisonnable, grâce au carter compact développé par Aprilia. Grâce à ce dernier, les Italiens ont réussi à abaisser la selle sans sacrifier la garde au sol. La selle standard est plutôt étroite et dure, le pare-brise standard plutôt bas et non réglable.

Les Allroaders dotés de grandes roues et d'un long débattement de suspension ne sont pas toujours les plus sympathiques sur la route. La suspension crée une certaine houle à l'accélération et au freinage, et le train avant de 21 pouces nécessite un bon coup de coude pour changer de direction, après quoi la moto a tendance à tomber dans le virage. Mais pour une moto-aventure, l'Aprilia est remarquablement agile. On sent qu'il faut mettre à contribution le large guidon dans les virages pour faire passer la roue avant au-dessus d'un point mort, mais conduire l'Aprilia Tuareg 660 est tout simplement amusant sur la route. Les Brembo avant ne mordent pas trop fort, de sorte que le Kayaba renversé (43 mm) n'a pas de rotule trop profonde lorsque vous jetez l'ancre avant un virage.

Il est plus que probable que la plupart des ingénieurs d'Aprilia ont étudié l'informatique, car toutes les machines assemblées à Noale sont aujourd'hui bourrées d'électronique. La nouvelle Aprilia Tuareg 660 ne fait pas exception, avec quatre modes de conduite (Urban, Explore, Offroad, Individual) et de nombreux réglages pour l'ABS, l'antipatinage, le frein moteur et la cartographie du moteur. Sélectionnez le mode Offroad et l'ABS arrière sera désactivé. Si vous voulez désactiver complètement l'ABS, vous pouvez le faire manuellement. Ce qui est génial avec le département électronique d'Aprilia, c'est que tout peut être commandé de manière très intuitive depuis le guidon.

Conclusion

Le bicylindre parallèle de ce tout-terrain fonctionne si bien que l'on pourrait croire qu'il s'agit d'un 800 cm3. En tout-terrain, l'Aprilia Tuareg 660 est une excellente machine et l'italienne impressionne également sur la route. Le pack électronique complet justifie le prix de 12.000 €, même si cela reste beaucoup d'argent pour un modèle de milieu de gamme de 660 cm3.