Connectez-vous

Se connecter avec Facebook

ou

Vos identifiants sont incorrects.
Je me connecte Mot de passe oublié ?
Aucun compte Facebook n'est lié au site, veuillez vous inscrire.

Mot de passe oublié ?

×
Réinitialiser mon mot de passe
Nous vous enverrons un email pour la réinitialisation de votre mot de passe.
Aucun compte n'est lié à cet email.

Vous n’avez pas encore de compte ?
INSCRIVEZ-VOUS GRATUITEMENT.

Rétro / Vintage - 2005 Chrysler300C, intemporellement baroque

Rédigé par Valentin Delchambre le 25-10-2021

Alors que GM tente de s’infiltrer en Europe avec une Cadillac BLS de conception 100% européenne, Chrysler prend l’idée à contrepied et surjoue le côté muscle car… Pari réussi ?

Dans l’histoire de Chrysler, la 300C représente un muscle car légendaire des années 1950. Au début des années 2000, alors encore dans le giron de Mercedes-Benz (DaimlerChrysler), le constructeur décide de sortir une « héritière » du modèle historique. Au moins, le constructeur de Detroit a réussi à réunir les éléments pour créer une voiture que l’on remarque. Sa production pour l’Europe et les pays en conduite à droite sera assurée chez Steyr, en Autriche, comme le Chrysler Voyager en son temps.

Vintage - 2005 Chrysler 300C

« Voiture de méchant »

Les grandes lignes de la 300C sont inspirées du concept car Chronos V-10 de 1998. La calandre chromée béante et la haute ceinture de caisse, disproportionnant le pavillon, sont les éléments phares de la ligne de cette 300C qui réussit le revival sans sombrer dans l’exagération : on est face à une voiture résolument moderne, reprenant des détails du « cliché » de l’américaine 50s/60s (on y trouve un peu de Chrysler Imperial, en regardant bien…) sans partir dans la surabondance de gimmicks menant à l’indigestion. Les lignes sont angulaires et renforcent ce côté « voiture de méchant » quasi intimidant que l’on pourrait retrouver aussi dans le cas de la Rolls-Royce Phantom. Tout renforce l’impression de robustesse chez cette Chrysler. Un très élégant et pratique break, dénommé « Touring », sera aussi de la partie chez nous.

Finition : peux mieux faire...

À l’intérieur, on est bien dans une belle américaine. Des efforts ont été faits sur ce vaisseau amiral, mais l’ensemble manque nettement de noblesse. Par rapport à ses concurrentes germaniques, la finition fait bon marché malgré les incrustations d’alu des poignées de portes ou du sélecteur de vitesses, par exemple. Ce n’est pas parfait, mais ce n’est pas catastrophique non plus ; on a déjà vu pire auparavant…

Vintage - 2005 Chrysler 300C

Née sous la bonne étoile

Si Chrysler est tant confiant en la réussite de son produit sur l’exigeant marché européen, c’est bien grâce à la plateforme de la 300C. Il s’agit en réalité d’une plateforme « LX », un dérivé propulsion de l’aïeule « LH » (celle des Vision et 300M), basé en partie sur la Mercedes Classe E d’ancienne génération (W210), datant de 1995. Ce n’est pas un coup d’essai, la Crossfire repose, elle, sur les entrailles de la SLK de première génération. Ainsi, Daimler rentabilise des plateformes anciennes mais encore dans le coup… De quoi rendre cette héritière des muscle cars plutôt crédible.

Sous le capot, on reste chez Chrysler, avec en accès de gamme un V6 2.7 de 190 ch et un 3.5 de 250 ch en proposition intermédiaire. Le haut de gamme est assuré par le 5.7 V8 (!) Hemi (accouplé à une boîte automatique à 5 rapports) de 340 ch, mais point de panique pour la consommation : grâce au système MDS, 4 cylindres sont désactivables afin de la rendre un peu moins gloutonne ! Une exécution sportive SRT8, équipée d’un V8 6.1 Hemi de 425 ch, sortira durant la carrière du modèle ! Toutefois, Europe oblige, le moteur le plus vendu sera un V6 Diesel de 218 ch. Comme son nom OM642 l’indique, il provient de la banque mécanique de Mercedes, où l’on peut le trouver dans l’ensemble de la gamme, de la Classe C au Sprinter.

Sur la route, la 300C se révèle une agréable autoroutière, et bien plus maniable qu’elle le laisserait croire. Elle se révèle en effet très agile malgré sa masse de 1,7 T pour 5 m de long. Elle bénéficie de réglages de suspension destinés à séduire la clientèle européenne.

La Chrysler 300C n’est peut-être pas la voiture la plus vendue de l’histoire, mais sa première génération aura connu une carrière très honorable en Europe. Des éléments Mercedes-Benz, une bonne réputation de fiabilité et d’agrément de conduite, ainsi que sa gueule « à part » feront partie des nombreux critères qui plairont au public du Vieux Continent. La seconde génération, apparue après la fin de l’alliance Daimler-Chrysler et le rachat par Fiat, ne peut pas en dire autant, en partie à cause de décisions désastreuses, notamment de la renommer « Lancia Thema » lors de son arrivée en Europe en 2011 ! On ne peut parler d’un échec aussi cuisant que la Flavia, Chrysler 200 rebadgée sans vergogne, mais tout de même. Les deux quitteront prématurément la scène par la petite porte en 2014, alors que la 300 est encore en production jusqu’en 2020 aux USA. Peut-on imaginer ce qu’auraient donné les chiffres de Chrysler en Europe si Mercedes était encore de la partie ?

Culturellement, aux USA notamment, les formes baroques de la 300C ne laissèrent pas les rappeurs indifférents. On n’hésitera pas dans le futur à l’associer au monde du hip hop, à l’image des Chevrolet Impala de 1964 ! Comme elle ressemble à une Bentley, certains n’hésitaient pas à la grimer d’une calandre singeant le maillage de la marque anglaise… et reprenant parfois même le logo ! D’un goût certain… Elle arrive en pleine époque du « Dub », style de tuning où il suffisait de mettre d’énormes jantes chromées de 21” et plus sur des véhicules de luxe (Mercedes-Benz Classe S, Cadillac Escalade…). La 300C y fut très prisée avec ses larges arches de roues. Certains la rapprocheront même de la Rolls-Royce Phantom en transformant ses portières arrière en portes « suicide » ! On l’oublie, mais la décennie 2000 fut très riche au chapitre de la personnalisation automobile.

Alternative originale aux Audi A6 et Mercedes Classe E pour certains, Bentley du pauvre pour d’autres, la 300C cote encore sous nos latitudes, preuve qu’une sacrée gueule et un individualisme certain ne sont pas synonymes d’échec commercial et de décote abyssale : on peut trouver des exemplaires très kilométrés (témoignant de la fiabilité globale des moteurs Chrysler et Mercedes) dès 3000 €, mais comptez autour des 4000 à 5000 € pour des V6 à essence de kilométrage modéré. Les Diesel se dénichent encore à plus de 6000 € pour des exemplaires d’un peu plus de 100.000 km. Les V6 de kilométrage ridicule ainsi que les V8 5.7 frisent les 10.000 €. Si nos taxes prohibitives ne vous font pas reculer, la 300C est une vraie affaire pour quiconque veut rouler différent dans une voiture qui fait encore tourner les têtes, 15 ans après.

 

NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!

Je m’inscris

Actus

Dernières actualités recommandées