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Environnement / Interview Alain Maron

Rédigé par Olivier Duquesne le 19-11-2019

Retrouvez ici l'intégralité de l'interview d'Alain Maron, ministre Écolo bruxellois de la transition climatique et de l’environnement.

Comment va s’articuler le plan Good Move ?

Le plan de mobilité régional "Good Move" trace les grandes orientations à suivre pour améliorer la mobilité, dans le respect du cadre de vie et en améliorant la sécurité pour les 10 prochaines années dans la capitale. Ce plan est un instrument puissant pour rendre la mobilité plus durable dans notre capitale, sa mise en œuvre est dès lors très importante. Il est du ressort de la Ministre du Transport Elke Vanden Brandt, votre question sur son articulation me semble donc lui être adressée.

Pourquoi vouloir interdire les Diesel à l’horizon 2030 ? Les normes Euro 6d et celles à venir ne sont-elles pas suffisantes aux yeux de la Région ?

Cette décision prend place dans un contexte européen plus large : Norvège, Danemark, Islande, Suède, France, Royaume-Uni ainsi que de nombreuses grandes villes européennes ont d’ores et déjà décidé de se passer des moteurs thermiques entre 2025 et 2040. La pollution de l’air est par ailleurs une véritable urgence sanitaire, tout particulièrement dans un pays aussi dense que la Belgique. Une étude de l’Agence européenne de l’environnement a récemment souligné qu’elle était à l’origine de près de 9380 décès prématurés chaque année dans notre pays. Ce problème est particulièrement aigu à Bruxelles. Le Diesel est reconnu comme cancérigène par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Protéger la santé des habitants de Bruxelles et des navetteurs est un enjeu que nous prenons à bras le corps. Nous voulons organiser une sortie planifiée des moteurs thermiques et dès lors envoyer le plus tôt possible un signal clair à long terme aux acteurs économiques de la capitale : nous allons vers une mobilité « zéro émission ».

Loin de n’être qu’une question de santé publique, il s’agit également d’un signal fort dans le cadre des ambitions qu’affiche notre gouvernement en matière de climat. Nous visons en effet à réduire nos émissions de -40% en 2030, et à approcher la neutralité carbone en 2050.

En 2035, seuls les voitures électriques, hydrogène et CNG pourront encore circuler à Bruxelles ? Les hybrides rechargeables seront-elles également bannies ?

La sortie des véhicules thermiques s’effectuera progressivement. À ce stade, nous avons fixé une échéance réaliste et confié à Bruxelles Environnement la réalisation de nombreuses études sur les différents aspects (sanitaires, socio-économiques, budgétaires, climatiques, etc..) de cette importante évolution qui attend notre parc automobile. Sur cette base, et après une large consultation des parties prenantes, le Gouvernement décidera de l’ensemble des modalités précises. Notre optique : offrir le plus rapidement possible aux automobilistes une vision à long terme sur ce qui attend notre parc automobile dans les années à venir.

Comment aider les Bruxellois et les navetteurs à changer de comportement ? Y aura-t-il des dérogations pour les personnes à mobilité réduite qui peuvent difficilement se déplacer à pied ou à vélo ?

De nombreuses initiatives sont prises pour aider les bruxellois et les navetteurs à changer de comportement. Au-delà des services de mobilité existants pour les particuliers au sein de la capitale (pensons notamment aux systèmes de voitures, vélos et micromobilité partagés), Bruxelles Environnement accompagne et soutient également les entreprises par le biais des plans de déplacement d’entreprises.

Aujourd’hui, plusieurs primes existent pour encourager les particuliers et les PME à changer de véhicule et de mobilité. Je compte les revoir afin de prendre en compte les circonstances particulières des personnes les plus vulnérables et les moins à même de changer facilement de type de mobilité ou de véhicule. Des dérogations (automatiques ou non) existent également pour un certain nombre de véhicules (oldtimers, véhicules prioritaires, véhicules de transport des personnes handicapées, etc.).

Ne faudrait-il pas plutôt réorganiser l’infrastructure pour mieux hiérarchiser les modes de déplacement sans forcément interdire tout accès automobile ?

Personne n’a parlé d’interdire tout accès aux voitures, mais bien de réorienter le parc automobile et de le diminuer ! La stratégie bruxelloise en matière de mobilité se base sur deux grands leviers. Primo, agir sur la demande de mobilité (via le plan « Good Move »), afin de développer les alternatives à la voiture individuelle et d’encourager les bruxellois et les navetteurs à se déplacer autrement. Secundo, rendre le parc de véhicules restant « zéro émissions » (via la zone de basse émissions). Ces deux leviers soutiennent les efforts de notre capitale pour rendre nos modes de transport plus durables et moins polluants et donc notre ville plus attractive. Aucun d’entre eux ne vise donc à interdire l’accès à l’automobile en ville, mais à mieux le réguler.

L’offre des transports en commun va-t-elle également s’améliorer pour les habitants autour de Bruxelles, en Régions flamande ou wallonne ? Notamment pour pouvoir se rendre à Bruxelles en soirée et rentrer chez eux en fin de soirée ? Comment pouvez-vous le garantir ? Des négociations seront-elles nécessaires avec les autres régions et le Fédéral ?

La sortie des véhicules thermiques sera associée à des mesures d’accompagnement qui prendront en compte tant les besoins des citadins que ceux des navetteurs. Au sein de la Région, nous mettons tout en œuvre pour améliorer sans cesse notre offre de transports en commun, déjà bien développée. Mais il est vrai que la Région bruxelloise n’est pas la seule compétente pour mettre en place les alternatives de mobilité qui sont nécessaires pour les navetteurs (pensons au RER, par exemple, qui est une compétence fédérale). Je suis fortement demandeur d’une vision commune en matière de mobilité en Belgique. Nous devons évoluer vers une concertation permanente avec les autres entités politiques en matière de mobilité.

Pour favoriser les voitures électriques, quel plan a la Région pour installer des bornes de recharge ? Étant entendu que les personnes n’ayant pas un garage ou un parking privé pour chaque voiture du ménage pour y installer une borne, seront défavorisées.

L’installation d’un nombre suffisant de bornes de recharge est en effet un des principaux défis à relever dans les années à venir. C’est une question sur laquelle nous nous penchons actuellement à travers un projet pilote. L’objectif n’est toutefois pas de remplacer toutes les voitures thermiques par de l’électrique ou même de l’hydrogène. Nous misons également sur un renforcement des transports en commun, des véhicules partagés et de nouveaux types de véhicules personnels plus légers et neutres en émissions.

Y a-t-il un plan hydrogène ?

La Région soutient divers projets de recherche sur les carburants de substitution et les systèmes de stockage d'énergie. Bruxelles Environnement a réalisé plusieurs études sur les différents types de motorisations possibles à Bruxelles. Dans le contexte d'une zone urbain dense telle que la Région bruxelloise, il n'est pas facile de trouver des emplacements appropriés pour installer des infrastructures de ravitaillement à l’hydrogène. Il me semble donc important de réfléchir attentivement à leur implantation, quitte à les prévoir en dehors d’un environnement urbain. Les endroits les plus intéressants à cet égard sont les grandes routes d'accès, les autoroutes et les parkings pour transferts situés à la périphérie de la ville. À ce jour, il existe actuellement 2 stations d’hydrogène en périphérie bruxelloise, à Halle et Zaventem. Il s’agit déjà d’atouts importants pour l'utilisation de cette technologie en Région bruxelloise (ainsi que pour le trafic entrant/sortant).

Les services d’autopartage pourront-ils répondre aux besoins des Bruxellois ?

Les services d’autopartage font partie de la solution et doivent évidemment être soutenus. Nous allons évoluer vers un modèle de mobilité basé sur l’usage et non plus sur la possession, et donc forcément axé sur le partage, qu’il s’agisse de vélos, de voitures ou de micromobilité partagés.

L’interdiction des véhicules à moteur thermique est-elle définitivement actée ? Si la technologie (notamment le Diesel bleu HVO) permet de substantielles réductions des émissions, pourrait-il y avoir des adaptations au plan climat ou des dérogations pour certains types de véhicules ?

La sortie des véhicules thermiques en 2035 au plus tard est une décision prise par le gouvernement dans son ensemble. Il s’agit d’une tendance en voie de généralisation en Europe, pour des questions de santé publique et de lutte contre les émissions de CO2. Celle-ci s’effectuera progressivement et sur base d’un débat informé tant au sein du gouvernement qu’avec les parties prenantes. Bruxelles environnement réalise actuellement de nombreuses études sur les différents aspects (sanitaires, socio-économiques, budgétaires, climatiques, etc.) de cette importante évolution qui attend notre parc automobile. C’est sur cette base que nous définirons toutes les modalités précises de mise en œuvre.

Que se passera-t-il si le parc automobile en circulation reste majoritairement thermique ou hybride en 2028 ? Des primes seront-elles envisagées ? Le plan va-t-il devoir être adapté ?

Selon la FEBIAC, la durée de vie d’une voiture en Belgique est d’approximativement 9 ans. En donnant rapidement un signal à long terme aux automobilistes, nous sommes convaincus que nous verrons une progressivement une évolution positive dans la composition du parc automobile belge au cours des années à venir. Parallèlement, les pouvoirs publics, tous niveaux de pouvoir confondus, doivent encore amplifier les mesures d’accompagnement. Rappelons-le : il ne s’agit pas « d’embêter » les automobilistes pour le plaisir, mais bien de protéger la santé des gens, de lutter contre le réchauffement climatique et de moderniser notre mobilité.

N’avez-vous pas peur que les exigences des citadins froissent ceux qui, à la campagne et en banlieue, n’ont pas les mêmes services et besoins de transport et de mobilité ?

Nous prenons des mesures qui ne concernent que la région bruxelloise, qui offre et bénéficie déjà de nombreuses alternatives à la voiture. En prévoyant la sortie programmée des moteurs thermiques, nous ne visons qu’une certaine catégorie de véhicules. Et comme je vous le disais, je suis demandeur d’une concertation avec les autres entités politiques du pays en matière de mobilité, avec l’espoir d’aboutir à une vision commune. Ce qui ne signifie pas obligatoirement des mesures communes, mais bien des mesures qui s’articulent correctement les unes aux autres.

Enfin, craignez-vous des actions judiciaires, voire dans la rue, contre cette décision ?

La Low-emission zone bruxelloise (LEZ) est une réponse directe aux poursuites judiciaires dont fait l’objet notre capitale. L’Agence Européenne de l’Environnement estime que la pollution de l’air est chaque année à l’origine de 9380 décès dans notre pays, et ces derniers mois les citoyens se sont mobilisés par milliers dans nos rues pour demander des actions fortes en la matière. C’est justement notre inaction passée qui a généré des actions dans la rue et en justice.  En tant que décideurs politiques, il est de notre devoir de garantir un environnement sain aux habitants de Bruxelles, c’est ce que nous faisons.

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