Depuis son rachat par Lawrence Stroll en 2020 et son alliance stratégique avec Mercedes-AMG, Aston Martin semble renaître. Le constructeur multiplie les nouveautés ambitieuses : SUV DBX, DB12, Vantage restylée… et, cerise sur le gâteau, le grand retour de la Vanquish. En deux propositions : Coupé et Volante, animées par un V12 de 835 ch et 1000 Nm. Aucun système électrificateur à l’horizon : du 100 % thermique, comme un pied de nez aux tendances du moment. À propos, les projets électriques d’Aston Martin sont, pour l’instant, au frigo.
Ligne sculpturale Aston Martin Vanquish Volante (2025)
Basse, large, sensuelle, la Vanquish Volante cultive cette esthétique anglaise mêlant retenue et extravangance. Les ouïes sur le capot, inspirées des prototypes d’endurance, sont les seules touches agressives. Le reste mise sur la pureté, avec une capote escamotable cachée dans un compartiment de seulement 26 cm de profondeur, ce qui permet une silhouette longiligne et racée, soulignée par un arrière typé « Kamm Tail ». Le traitement aérodynamique, discret, n'en est pas moins efficace. Carrosserie en carbone, élément flottant tout à l’arrière, feux à diodes affutés… le résultat est à la fois moderne et fidèle à l’ADN de la marque.
Habitacle à l’anglo-allemande Aston Martin Vanquish Volante (2025)
À l’ouverture des portes, dont la cinématique les relève un peu, on découvre un habitacle cossu, tapissé de cuir et d’inserts carbone satinés. Le poste de conduite reprend les éléments de la DB12, avec une ergonomie soignée et des matériaux d’excellente facture. Tout cela fait un peu plus... Mercedes-Benz, ce quoi n'est pas forcément à considérer comme une critique. L’ambiance est luxueuse, mais le ton est donné par les sièges Sport Plus, à la fois confortables et pensés pour ne pas vous balloter en usage sportif. Les grands s'y sentent à l'aise. L’habitabilité se limite à deux places, malgré l’empattement de 2,89 m.
Le semblant de partie arrière accueille une bagagerie sur mesure (vu la petitesse du coffre, moins de 200 litres capote ouverte). L’intégration technologique se modernise avec l’arrivée d’Apple CarPlay Ultra, de commandes vocales/gestuelles et d’un affichage numérique clair (2 x 10,25 pouces). Or il reste plusieurs boutons physiques sur la console centrale, tout ne se décide pas à l'écran. Le système audio Bowers & Wilkins complète délicieusement notre démarrage, cheveux au vent… sauf que le vrai concert, c’est celui du V12 à travers les quatre sorties titane.
Exaltante Aston Martin Vanquish Volante (2025)
L’essai sur les routes sinueuses de l’arrière-pays de Tarragone aura révélé tout le potentiel de cette Vanquish Volante. Le châssis en aluminium collé affiche une rigidité accrue de 75 % par rapport à la DBS Superleggera. Grâce aux amortisseurs Bilstein DampTronic X, les réactions sont instantanées : confort et sportivité s’alternent sans compromis. Cinq modes sont disponibles (GT, Sport, Sport+, Wet, Individual), et chacun affine les réactions avec justesse. La direction est précise, le train avant incisif, l’équilibre général bluffant malgré la longueur et les 1.880 kg du cabriolet.
En mode Sport, la boîte ZF à 8 rapports réagit à chaque impulsion du conducteur. Un coup de frein ? Elle rentre un rapport au moment précis où vous l’auriez fait manuellement. C’est déjà le bonheur ! Nous laisserons le mode Sport+ de côté pour cette première rencontre, votre serviteur n’ayant pas le talent en rapport avec le potentiel de l’engin... sur route ouverte.
Et c’est précisément pour ça que le régal fut si intense ! Les accélérations sont hors du commun. Si vous ne l’arrêtez pas ce V12 biturbo vous envoie à plus de 350 km/h compteur. Nous coupons la progression relativement « tôt » (à des vitesses déjà inavouables) car les virages nous sautent aux yeux. Heureusement, les freins en carbone-céramique (410 mm à l’avant, 360 mm à l’arrière) garantissent des décélérations ultrapuissantes et chirurgicales. N’étant pas coutumier d'un tel "matos", il faut un certain temps avant de réussir à accorder les accélérations dantesques aux freinages spectaculaires. En sortie de courbe, s’agissant d’une propulsion de 1000 Nm, nous restions souvent fébriles, mais les assistances – vitales – sont calibrées à la hauteur du pedigree de ce bolide. Mention spéciale aux Pirelli P Zero spécialement développé pour l’Aston Martin, qui encaissent tout ça sans broncher.
Inutile de tenter le diable, d’autant que le plaisir se vit aussi autrement. Surfer sur la route en V12 cabrio reste, en soi, un privilège automobile rare. Seules 1000 Vanquish (Volante et Coupé réunis) seront assemblées chaque année. Casquette au vent (bien protégée des turbulences, elle ne s’envolera pas une fois), la Volante surfe entre les longs virages à 150-160 km/h comme s’il s’agissait d’une promenade de santé. En mode GT, l’échappement se fait plus discret, ce qui n’est pas plus mal pour profiter de l’excellente installation audio Bowers&Wilkins et traverser les villages sans brusquer la quiétude des passants. Le feulement du V-twelve demeure envoûtant lorsqu’il ricoche sur les façades des maisons… Les incursions urbaines nous redonnent quelques sueurs froides. La largeur de plus de 2 mètres et le diamètre de braquage de camion nous font craindre de griffer les jantes et froisser le carbone à chaque manœuvre.
Assommé par le soleil catalan, nous refermons la capote (en roulant à 50 km/h) pour nous retrouver dans le cocon d’un coupé très luxueux. Les sièges nous ventilent délicieusement l’échine. Seule l’autonomie limitée par une consommation forcément gargantuesque (82 litres d'essence dans le réservoir, quand même) met une pause à l’envie de rouler indéfiniment. En repartant à rythme posé, l’esprit se calme et s’évade. Et nous nous mettons à rêver. Mais à 424.000 € prix de départ, le réveil est rapide. La consommation, les taxes et les malus ? Même pas la peine d’en parler.
Verdict Aston Martin Vanquish Volante (2025)
En se montrant à la fois explosive, raffinée, noble et connectée, cette Vanquish Volante incarne à merveille le renouveau d’Aston Martin. Un roadster V12 sans hybridation, c’est rare, hallucinant et précieux. Nous resterons longtemps marqué par ce châssis bluffant de rigueur... et de confort.
Dans cet article : Aston Martin, Aston Martin Vanquish
Essais
