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Coin de la rédaction / Rédacteurs sans filtre - ISA obligatoire, bonne ou mauvaise idée ?

Après avoir rendu obligatoires des systèmes de sécurité utiles comme l'ABS, l'ESP, les ceintures de sécurité, les airbags ou encore le système d'appel des services de secours, les autorités imposent ISA, un limiteur de vitesse intelligent. Pertinent ?

Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Cette semaine, nous leur avons demandé ce qu'ils pensaient du système ISA obligatoire.

Ce n’est pas une bonne idée pour deux raisons : l’activation d’office et le manque de fiabilité du système. La technologie de lecture de signalisation n’est pas fiable. Mes essais à bord de véhicules équipés de systèmes similaires ont montré qu’il y a très souvent des erreurs d’interprétations. Et parfois, c’est ahurissant : 70 km/h au lieu de 120 km/h par exemple ! Et bien sûr le régulateur « intelligent » a cru bon de piller sur autoroute à cause d’une limitation imaginaire aperçue sur une voie parallèle. En outre, ISA va sonner à tout bout de champ pour des limitations inexistantes, et parfois oubliera de prévenir que l’on roule trop vite. Le problème est à la fois lié aux données des cartes de navigation qui ne sont pas toujours correctes et aux panneaux que la voiture ne peut pas lire, ou a du mal à comprendre. Ces erreurs sont dues aux incohérences entre les différents Code de la route européens. Le cas typique en Belgique est la fin de limitation d’office à chaque croisement que le système « oublie » pour garder la limitation en vigueur avant le carrefour. La présentation des panneaux, avec les polices de caractère différentes par pays et certaines indications sur le panonceau, est également susceptible de tromper cette belle-mère insupportable à critiquer à tort et à raison.

Une petite anecdote à titre d'illustration : j'ai récemment conduit une voiture d'essai (électrique) sur le viaduc de Wilrijk en direction de Bruxelles. La voiture en question était équipée d'un régulateur de vitesse adaptatif dit "intelligent", ce qui signifie qu'il s'adapte automatiquement aux changements de limites de vitesse. J'ai donc été très surpris lorsque la voiture, dont le régulateur de vitesse était soigneusement réglé sur 90 km/h, s'est soudainement mise à accélérer fortement sur le viaduc parce qu'elle a apparemment "pensé" que la limite de vitesse était passée de 90 à 120 km/h...

Et l'inverse est également possible, comme nous l'avons constaté avec la même voiture sur le chemin du retour : dans le tunnel de la Libération, en direction du périphérique d'Anvers, la voiture a décidé qu'elle n'avait le droit de rouler qu'à 50 km/h à cet endroit... alors que la vitesse est limitée à 90. La voiture a fortement freiné. Dans les deux cas, bien sûr, j'ai repris le contrôle aussi vite que l'éclair, mais si, en particulier dans la dernière situation, une voiture ou un camion avait roulé derrière moi, l'incident aurait pu facilement conduire à une situation très stressante au volant ou, pire encore, à une collision arrière.

Ce que je veux dire, c'est qu'en théorie, c'est très bien, cette foi aveugle dans l'électronique et l'intelligence artificielle, mais en pratique, c'est différent. Si l'assistance intelligente à la sécurité, qui sera bientôt obligatoire, est basée sur les mêmes données que les régulateurs de vitesse adaptatifs intelligents dont nous disposons déjà, nous allons nous régaler...

Même si personnellement ça risque de fortement m'ennuyer en tant qu'adepte de la conduite bio et sans aide, c'est peut-être une bonne idée. Car ça évitera de dépasser les limitations qui changent en permanence sur une route (50, 70, 90, 70, 90, 50, etc.), ce qui n'est pas toujours évident à suivre, et à respecter avec une voiture moderne où on ne sent plus la vitesse. Je mets personnellement mon régulateur en permanence pour éviter une amende, donc cela reviendra à peu près au même... Reste à espérer que ce sera facilement déconnectable lors d'une balade pour profiter de la conduite bio et sans aide !

Mais ce que je ne comprends pas, c'est qu'on ajoute toujours plus d'aides à la conduite, mais on laisse les constructeurs augmenter toujours plus les distractions pour le conducteur. Je viens de recevoir la nouvelle Leon venant d'une voiture de 2014, et j'ai été submergé d'informations dans tous les sens qui nécessitent des actions m'obligeant à quitter la route des yeux. À tel point que sur la première demi-heure de route, je suis incapable de dire si elle est agréable à conduire... Le centre de la voiture n'est plus le poste de conduite mais l'iPad au milieu de la voiture, qu'il faut regarder et toucher en permanence pour tout. Aucune commande physique qui tombe sous la main sans regarder la route, il faut chercher visuellement des petits logos d'application, réussir à mettre son doigt dessus en roulant et recommencer 3x à faire glisser un curseur tactile. Pendant ce temps, le volant bouge tout seul car il suit une ligne que vous êtes obligés de franchir, puis la voiture gueule car elle estime que vous n'avez pas vu la voiture qui freinait devant. Sans compter les alertes de conduite éco qui arrivent en permanence sous les yeux, les demandes de connexion d'Android Auto, et l'assistant vocal qui croit vous avoir entendu l'appeler... 

À mon avis, l'ISA est un autre système de sécurité irritant qui donnera plus de travail aux chiptuners et aux installateurs de logiciels aftermarket. En effet, tout comme le dispositif de surveillance de la trajectoire parfois trop actif et, à mon avis, le régulateur de vitesse adaptatif, il s'agit là encore d'une fonction qui doit être désactivée manuellement à chaque démarrage de la voiture. Et là où certains constructeurs facilitent la désactivation, d'autres la dissimulent dans des sous-menus, que nous avons dû chercher à chaque fois que nous avons testé ces voitures.

Si je suis frustré par ce nouveau système, ce n'est pas parce que je suis un fervent adepte de la vitesse. Au contraire : lors des trajets de A à B, je respecte toujours la vitesse... sur le GPS. Ce qui peut différer de la vitesse indiquée sur le compteur de 5 à 7 km/h. Mais quelle est la vitesse envisagée par ISA ? Vous ne pouvez pas trouver ça n'importe où. De plus, la très bonne raison mentionnée par Olivier ne me rend pas très enthousiaste à l'idée d'un autre bip ou d'une autre vibration distrayante pendant la conduite. Heureusement, j'achète d'occasion...

Si ladite technologie avait réellement le pouvoir de faire rouler les automobilistes moins vite (notamment aux heures de pointe), son utilité serait bien réelle. Cela dit, l’humain est ainsi fait que tant qu’on lui mettra de la puissance sous le pied, il en profitera.

Le seul moyen de limiter la vitesse des voitures, c’est de toucher à des sujets plus délicats, comme la limitation électronique forcée, ou la limitation drastique des puissances. Ou alors d’empêcher de pouvoir déconnecter l’ISA et laisser sonner l’alarme jusqu’à ce que l’on adopte la bonne vitesse, un peu selon le principe du bouclage de la ceinture. 

Cela dit, dans l’état actuel des choses, cela permettra simplement aux distraits d’éviter une prune. J’ai d’ailleurs l’impression que l’ISA agit comme un système de détection anti-radar permanent ! Bref, « vendu » comme ça, pas grand intérêt…

En soi, imposer des systèmes contribuant réellement à l’amélioration de la sécurité des usagers de la route, je dis oui. Je pense à l’ABS, à l’ESP, à la ceinture de sécurité, aux fixations Isofix, aux airbags. Par contre imposer une « aide » qui sert uniquement à masquer l’une des grandes faillites des gouvernements et de notre société en général, je dis non ! Si aujourd’hui l’on se voit imposer des béquilles électroniques du genre de ce limiteur intelligent de vitesse, ISA de son petit nom, c’est simplement pour pallier à l’incivisme majoritaire des conducteurs devenus incapables d’accepter et de respecter des règles arbitraires. Alors castrer ou emmerder les gens jusqu’à ce qu’ils « obéissent » est plus simple et moins responsabilisant que de prendre le temps de les éduquer et de les former.

Cependant, peut-on réellement reprocher à un conducteur dans une voiture moderne, comprenez trop performante pour la circulation du quotidien et grandement voire totalement aseptisée et assistée, de rouler plus vite – consciemment ou pas - que la limite imposée parfois de manière profondément débile et purement mercantile ? Que l’Europe et ses pays membres commencent par imposer des critères de qualité du réseau routier, des règles cohérentes et pertinentes en matière de sécurité routière et de limitation de vitesse et qu’ils investissent dans la formation et la responsabilisation des usagers de la route et alors, ces systèmes électroniques plus ou moins imposés, mais assurément facturés bien que pas au point du tout, ne seront plus utiles.

D’ailleurs le fait que le système soit déconnectable démontre le fondement purement démagogique et économique de cette mesure imposée, imaginée et voulue par des gens totalement déconnectés de la réalité de la route avec laquelle nous composons, nous autres pauvres automobilistes lambda.

 

 

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