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Coin de la rédaction / Rédacteurs sans filtre - Digitalisation, les constructeurs vont-ils trop loin ?

Rédigé par Frédéric Kevers le 14-05-2021

Avec toujours plus de connectivité, d’infodivertissement et d'écrans en pagaille et toujours plus grands, les constructeurs vont-ils trop loin en oubliant la sécurité ? Le numérique peut-il ou doit-il obligatoirement remplacer les commandes physiques ?

Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Cette semaine, nous leur avons demandé ce qu’ils pensaient de la digitalisation galopante des voitures.

C'est une spécialité en soi, le design UX (User Experience), chaque constructeur automobile compte désormais des centaines de personnes travaillant exclusivement dans ce domaine. Certains obtiennent de meilleurs résultats que d'autres. BMW et Mazda, par exemple, s'en tiennent au bouton central et au bouton-poussoir, ainsi qu'à un écran placé dans votre champ de vision. À mes yeux, cela reste la solution supérieure, car vous pouvez l'utiliser presque à l'aveugle.

Mais Tesla a bien sûr donné le ton en installant un écran géant dans la Model S il y a dix ans, et maintenant tout le monde le veut. Mercedes veut surpasser les Américains, avec ce qu'elle appelle l'Hyperscreen (sur l'EQS), qui n'est en fait que trois écrans derrière une plaque. Reste à savoir si elle sera de premier ordre en termes de convivialité.

Oh oui, bien trop loin. En outre, la guilde a réussi à nous vendre cette abondance binaire comme un "progrès" et non comme ce qu'elle est réellement : une économie. Un grand écran tactile et quelques capteurs de contrôle coûtent tout simplement moins cher qu'un tas de boutons physiques. Que le conducteur doive ensuite passer une demi-heure à balayer et pincer cette forêt numérique pour régler un paramètre n'a apparemment aucune importance pour les constructeurs automobiles.

Le fait qu'ils s'en tiennent systématiquement à leur "propre" système de contrôle me dérange aussi énormément. Android Auto et Apple Car Play sont non seulement plus intuitifs, mais en termes de commande vocale et de logiciel de navigation, ils ont tout autant des années-lumière d'avance. Et ils sont gratuits. Du moins, si le fabricant ne vous fait pas payer pour que l'application fonctionne sur son système d'infodivertissement. Même la Cosa Nostra aurait honte de telles pratiques.

En soi, la digitalisation dans le monde de l'automobile ne me dérange pas, hormis la question de la vie privée, tant qu'elle est bien réalisée en termes d'ergonomie et qu'elle ne dérange pas trop pendant la conduite. Un grand écran d'infodivertissement avec Google Maps qui peut être utilisé rapidement et intuitivement est un bonheur. Le fait de devoir quitter la route des yeux pour trouver la bonne partie d'un écran tactile pour régler la climatisation ou le chauffage des sièges ne l'est pas. Plus encore : cela s'avère dangereux.

Les constructeurs semblent toujours à la recherche de la meilleure formule pour numériser l'habitacle d'une voiture. Mais tant qu'ils ne l'ont pas encore trouvée, je préfère un grand écran haut placé avec Android Auto, avec lequel je peux entrer ma musique préférée et ma destination en deux temps trois mouvements, avec en dessous sur la console centrale des boutons clairs pour régler la température de l'air et de mes fesses. Tant que je dois (ou suis autorisé à) conduire moi-même, cela me semble être la formule idéale.

Oui, sauf si vous pensez que votre voiture doit aussi être un bureau à conduite et idem pour la salle de récréation. Plusieurs études l'ont confirmé, mais vous pouvez voir et sentir, même sans chercheurs intelligents, que le remplacement de vrais boutons et touches par des variantes numériques souvent petites et difficiles à trouver ne signifie pas toujours une amélioration de la convivialité. Au contraire, même.

Si de tels écrans avec de nombreux menus et sous-menus peuvent sembler cool à première vue, le fabricant économise souvent sur les coûts de production. Faites le test vous-même : il est toujours plus facile de trouver un bon vieux bouton à l'aveugle (c'est-à-dire sans devoir quitter la route des yeux) que de s'orienter dans un menu tactile aussi complexe. En termes de sécurité, c'est souvent un grand pas en arrière... La commande vocale peut être un bon outil, si la voiture est toujours prête à écouter. Et tout le monde n'aime pas parler à une boîte en métal. Non, les progrès ne sont pas toujours aussi bons qu'on voudrait nous le faire croire.

Personnellement, je trouve que l'excès nuit en tout. Il en va de même pour la numérisation de l'habitacle d'une voiture et plus encore de sa conduite. Bien entendu, disposer d'un bel écran de format généreux sans être excessif - 10 pouces à l'instar de la majorité des bonnes tablettes me semble idéal - affichant des menus clairs avec une résolution de qualité constitue un atout pour des outils tels que la navigation par exemple. Mais au delà, je trouve que l'utilité est très relative pour un conducteur lorsque l'on parle de l'écran central d'infodivertissement.

Concernant le tableau de bord à proprement parler, je suis fan des bons vieux compteurs analogiques avec une lecture claire, simple et "essentielle". Certes les nouvelles dales numériques offrent généralement une belle résolution, un affichage clair et gérant plutôt bien l'ensoleillement, mais ici aussi, la jeunesse de ce type d'équipements pêche par excès. Trop d'informations, trop de menus, trop de complexité d'affichage aussi, trop souvent. Même si certains constructeurs offrent la possibilité de revenir à un minimum d'informations, personnalisables. Je trouve l'arrivée progressive des affichages tête haute bien plus pertinente et utile car elle permet de disposer des infos essentielles directement dans son champ de vision sans nuire à la visibilité sécuritaire.

Par contre, je déplore que les constructeurs nous parlent sans cesse de connectivité, d'infodivertissement, de convivialité mais n'orientent leurs offres numériques que vers le seul conducteur qui semble être la principale personne à séduire. Qu'on mette un écran façon tablette à l'arrière pour divertir les enfants ou les passagers et leur permettre de choisir leur programmation musicale, que l'on dispose un écran face au passager (la taille des airbags modernes le permet facilement) pour qu'il puisse lui aussi gérer son contenu multimédia sans que cela ne vienne distraire le conducteur... là je serai plus réceptif.

Enfin, à l'instar de mes collègues, je prêche pour un équilibre entre commands physiques analogiques - pas ces boutons à retour haptique qui ne sont qu'une illusion en soi - pour des fonctions basiques et essentielles : climatisation, commandes audio, téléphonie. Mais dans le fond, les constructeurs adoptent une approche trop individualiste et à l'ancienne de ces aspects qu'ils ne maitrisent pas et sont souvent une guerre en retard sur le plan des interfaces par rapport aux deux géants que sont Google et Apple. Nos voitures devenant - à mon grand regret - de plus en plus des smartphones roulants, pourquoi ne pas simplement choisir entre Android Auto et Apple Car Play (ou proposer les deux) et se concentrer sur le décveloppement d'une digitalisation de conduite (affichage tête haute, tableau de bord, accès au véhicule ou application mobile) ? Tout le monde en ressortirait gagnant.

 

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