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Premier essai / Citroën C4 Cactus : Le Cactus en C4 berline

Rédigé par Gaetan Philippe le

La Citroën C4 berline est arrêtée. L’intérim est pleinement assuré par un C4 Cactus qui s’amende de ses velléités transgenres. Dans l’espoir de faire plus parler d’elle que de lui…

Sorti en 2014 et défini par ses concepteurs comme un minicrossover, le Cactus n’aura pas eu le succès escompté. Le revoici, inchangé dans ses dimensions, transformé en berline, féminisant son nom sous une peau qui ne pique plus…

Le concept

Dans le monde très codé de la mode, trop jongler avec les goûts et les couleurs peut être contre-productif. Citroën en a fait l’expérience durant la 1ère moitié de carrière de son Cactus, un modèle trop original – au genre volontairement flou – pour entrer dans les catégories très cadrées des SUV ou, même, des crossovers. En toute logique, il n’a été plébiscité que par les trend-setters d’un public marginal et n’a dès lors été vendu qu’à 270.000 exemplaires en 4 ans. Un score d’estime pour un véhicule de niche mais pas pour une compacte de masse.

Ce qui change

Son restylage de mi-carrière veut corriger le tir ; exit donc ce qui choquait ou n’avait pas plu : les trop couvrantes et contestées protections latérales Airbump, remplacées par des éléments plus discrets et subtils au bas des portes (quitte à ne plus protéger les flancs contre les chocs de parking). Les pièces rapportées en plastique se circonscrivent dorénavant aux bas des boucliers, aux passages de roues et aux bas de caisse, tous anthracite. Les phares ne sont plus entourés de ces éléments décoratifs qui donnaient à l’ancien modèle des airs de panda… Les feux arrière se sont allongés vers l’intérieur de la poupe. La proue s’offre une calandre plus marquée autour de la plaque minéralogique. La mutation du faciès est davantage le fait des feux diurnes et des chevrons qui occupent désormais tout le bord avant du capot. Restent les antibrouillards avant cerclés d’une applique de couleur contrastée.

Comment ça roule

L’assise des sièges avant d’un seul tenant a disparu ; c’est le seul trait nostalgique de l’époque des tractions de papa que l’on ne retrouve plus dans l’habitacle. Ce caprice était suggéré par la boîte robotisée à la commande peu encombrante. Maintenant que la boîte automatique Aisin AW lui est préférée, plus question de proposer cette semi-banquette. Les coussins reçoivent par contre un matelassage complémentaire dans 3 des 4 packs Ambiance que Citroën prévoit en niveaux 2 (Feel) et 3 (Shine) d’équipement. Inspiré du monde de la literie, ce moussage à mémoire de forme «signe visuellement le confort Citroën» (sic) en apportant, certes, une 2e couche de moelleux sans toutefois améliorer le soutien latéral déjà déficient. Maintenir fermement le corps des passagers n’entre pas dans l’ADN d’une vraie Citroën ; difficile donc de s’en offusquer. Surtout que la Cactus est considérée comme la seule fervente défenseuse du confort Citroën à l’ancienne ; celui d’une suspension filtrante comme un coussin d’air qui nous berce dans des mouvements légèrement chaloupés. Le nouveau modèle freine ces oscillations grâce à des amortisseurs à butées hydrauliques progressives ; ces dernières sont intégrées dans le corps d’amortisseur et il ne s’agit donc pas de buselures polymères coulissant sur la partie extérieure de la tige d’amortisseur. L’énergie d’un talonnage se résorbe mieux, ajoutant à la qualité d’absorption des liaisons au sol qui, par ailleurs, n’ont plus rien à voir avec une suspension hydropneumatique de la belle époque – même si le ressenti y fait penser. Une structure de caisse plus rigide et une isolation phonique renforcée achèvent de faire de l’habitacle un havre de silence.

Budget/Équipement

Les changements s’arrêtent aux moteurs – 1.2 turbo essence de 82, 110 ou 130 ch,  1.6 turbo Diesel de 100 ch qui rempilent sans modification notoire. Les prix s’étalent de 17.200 à 24.400 €. Seules les 3 versions les plus chères (Shine) étaient disponibles pour cette 1ère prise en mains : Diesel 1.6 BlueHDi 100 manuel à 5 rapports (24.400 €), essence 1.2 PureTech 110 manuel à 5 rapports (22 .250 €) et automatique à 6 rapports (23.750 €). Grâce à sa boîte 6 vitesses parfaitement calibrée, c’est la 1.2 automatique 110 ch qui nous a le plus impressionnés. Les options concernent surtout les niveaux 2 (Feel) et 3 (Shine) d’équipement, le plus souvent regroupées par packs thématiques (conduite toute saison, aides à la conduite, stationnement, mains libres, fonctions automatiques, connectivité avec tablette tactile fixe), sans oublier les 4 packs Color, les 9 teintes de carrosserie, le toit vitré panoramique ni les 5 ambiances intérieures. Autant de combinaisons qui font de toutes les Cactus des familiales compactes plus jeunes, sympas et personnalisables que la C4 berline 5 portes qui nous quitte. Du C4 Cactus (1ère génération) à la C4 Cactus (2ème génération), les prix de base augmentent de 1.200 à 1.500 € selon les exécutions, des renchérissements justifiés par la remise à jour et à niveau des équipements de sécurité et de loisir.  

Les concurrentes

Puisque Citroën ne considère plus la C4 Cactus comme un petit crossover, mais comme une berline 5 portes compacte, ses concurrentes débordent du cercle des SUV/crossover du segment B dans leur version traction (Audi Q2, Fiat 500L, Kia Kona, Peugeot 2008, futur nouveau Renault Captur, Seat Arona, VW T-Roc), qui ont sa longueur (4,16 m), à la classe des compactes du segment C (VW Golf) plus longues (4,3-4,4 m) et chères. 

Notre verdict

Au bilan, ce remodelage fait rentrer la C4 Cactus dans la nouvelle filiation esthétique des C3, C3 Aircross et autres Picasso (C4 & C5). En réalité, elle se repositionne au sein de la gamme pour se substituer à la C4 berline le temps que cette dernière soit remplacée. Et se montre dès lors plus à la hauteur en confort, silencieuse et équipement. Au bout du compte, elle rentre dans le rang en masquant son originalité sans vraiment la déforcer.

Dans cet article : Citroën, Citroën C4 Cactus

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