Essai détaillé / Ford Focus

Rappelez vous, c'était au salon de Genève 1998. Ford venait de dévoiler la Focus et alimentait
la chronique, ce qui était de sa part plutôt inhabituel. Celle qui succédait à la si sage Escort venait de créer un mini-scandale. Avec ses
formes heurtées et sa carrosserie tout en courbes et méplats, elle choquait le sens esthétique commun.
Mais, si les avis étaient partagés sur la qualité du dessin – c'est le moins que l'on puisse dire –, ils
étaient unanimes au moins sur un point: son audace. Cela nous changeait des usages de la maison. La clientèle habituelle fut bien un peu effarouchée au début, mais tout rentra rapidement dans
l'ordre et la Focus première du nom commença à engranger les commandes. En effet, pour se racheter, ses concepteurs lui avaient envoyé la bonne fée des
châssis, qui s'était penchée sur son cas et
lui avait offert, en guise de viatique pour
affronter l'existence, un comportement
routier de tout premier ordre. Un présent
particulièrement bien venu, car, jusqu'alors,
les Ford ne s'étaient guère fait remarquer par la rigueur de leur tenue de route. La Focus fit rapidement
le bonheur et la fierté de ses concepteurs,
accumulant trophées et récompenses.