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Coin de la rédaction / Rédacteurs sans filtre - Production locale vs production mondiale

La pandémie de coronavirus, les pénuries et les velléités belliqueuses de Vladimir Poutine amènent à se poser une question : le retour à un modèle de production locale est-il inévitable ou la mondialisation a-t-elle encore de beaux jours devant elle ?

Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Cette semaine, nous leur avons demandé si le retour à une production locale était une solution d'avenir pour l'industrie automobile.

La plupart des usines automobiles restant situées dans les pays faisant partie de l’OTAN, il n’y a pas trop de grands chamboulements à attendre. Cela dit, tout ce qui concerne les aciers, et composants fabriqués, par exemple, en Ukraine, là il y a urgemment matière à relocaliser des outils. L’autre problème pourrait être la position de la Chine. Importer les autos (et toute sorte de composants de voitures) fabriquées là-bas impose, via le fameux China-Europe Railway Express, de passer par la Russie… ce qui pourrait poser quelques soucis, si l’immense territoire de Vladimir Poutine devenait soudain moins perméable au commerce est-ouest. Bref, sur le principe, évidemment que produire à nouveau localement éviterait quantité de soucis, mais sommes-nous prêts, alors, à payer les automobiles encore plus cher ?  

Il me semble très improbable que l'industrie automobile, et d'ailleurs presque toutes les industries, puissent revenir à une situation où pratiquement tous les marchés sont desservis par la production locale. Il semble clair maintenant que, certainement en Europe, nous sommes devenus trop dépendants, dans divers secteurs, de la production dans des pays aux régimes parfois douteux. La hausse des coûts de l'énergie et, par conséquent, des transports, ainsi que le problème climatique qui s'aggrave de jour en jour, nous amènent à reconsidérer nos chaînes de production et les chaînes logistiques qui en découlent. Mais nous devons aussi rester réalistes : le fractionnement et donc la fragmentation de la production très complexe (et coûteuse) de biens tels que les voitures ne sera une option pour aucun constructeur en 2022.

Quoiqu’il arrive, l’industrie au sens large devra revenir à un modèle économique plus local afin de respecter les futurs objectifs en matière d’émissions de CO2, pour lesquelles le transport de marchandises – matières premières comme produits finis – représente un fameux facteur polluant. Donc le retour au « local » est à l’image du passage à la voiture électrique : les entreprises ont-elles vraiment le choix ?

Dans le cas de l’industrie automobile, si l’on prend en compte la « vieille école » liée aux voitures à moteur thermique, revenir à une production majoritairement locale est une utopie pour les constructeurs à vocation mondiale. Il faudrait plusieurs usines sur chaque continent pour chaque type de plateforme, accompagnée chaque fois d’un site de production de moteurs, de boîtes de vitesses etc. Aucun constructeur n’investira dans ce domaine en sa sachant condamné à passer au tout électrique.

Mais la plus grande « simplicité » technique des VE permet d’envisager des chaînes de production nettement plus flexibles et capables de produire une gamme quasiment complète sur un même site qui combine assemblage, fabrication des batteries, etc.. Du coup, avoir une usine par grande région ne présente plus réellement de problème… Le recyclage des batteries minimisant à moyen terme la dépendance à de nombreux pays « critiques » pour l’approvisionnement en matières premières, il ne restera plus, pour l’Europe du moins, que la problématique de l’énergie. Aaaaah ce fameux gaz russe qui semblait si propice à la suppression du nucléaire et du charbon… Parce que le renouvelable c’est bien beau, mais sera-ce un jour suffisant ?

Une question difficile, qui, je pense, dépendra aussi dans une certaine mesure de l'évolution des prix de l'énergie. D'une manière générale, il y a bien sûr de solides arguments en faveur de la production de biens au plus près de leur marché, de manière à devoir transporter le produit fini le moins possible. En outre, un ancrage local conduira indirectement et automatiquement à davantage de clients dans cette région spécifique. Mais pour un constructeur automobile opérant à l'échelle mondiale, cela signifierait qu'il faudrait une usine sur à peu près tous les continents pour produire un certain modèle.

En 2022, une voiture est un produit très complexe et il ne serait pas économiquement viable d'approvisionner toutes ces usines différentes avec les mêmes lignes de production spécifiques, les mêmes presses, etc. Si l'on ajoute à cela le fait que les transports ont été trop bon marché pendant des années, le projet de loi a, bien entendu, été facilement adopté.

Mais depuis la crise du covid-19, le blocus du canal de Suez et maintenant les événements en Ukraine, ce n'est probablement plus le cas. En l'espace de quelques années, les cartes ont probablement été rebattues. Mais est-ce que cela rend la production locale plus intéressante dans le monde d'aujourd'hui ? Je ne pourrais pas le dire. L'acheteur moyen d'une voiture se soucie-t-il de savoir où son véhicule à quatre roues est sorti de la chaîne de montage ?

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