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Premier essai / BMW 330e : c'est le Watt !

Rédigé par Olivier Derard le

Voiture de société ultra populaire en Belgique, la BMW série 3 berline se décline dans une nouvelle version hybride sans pour autant altérer son dynamisme de conduite.

Prix
NC

Le concept

BMW, à l’instar des autres grands constructeurs automobiles allemands, a - trop - longtemps méprisé les véhicules hybrides. Sans doute parce que jusqu’ici, plus écolo que sportive, la conduite d’un véhicule thermique/électrique ne reflétait pas la fameuse maxime du constructeur bavarois : « Driving Pleasure ». Mais ça, c’était avant. Avant que 3 constructeurs de voiture de luxe ne proposent 3 hypercars hybrides, ultra sportives et ultra abouties. Depuis lors, tous les constructeurs, qu’ils soient allemands ou non d’ailleurs, étoffent leurs catalogues de véhicules thermiques à assistance électrique. Et BMW ne semble pas déroger à la règle puisqu’en 2016, c’est une véritable déferlante de véhicules hybrides qui sont proposés aux consommateurs écoresponsables. Il y a bien évidemment les modèles i, les i3 - hybride avec le Range extender - et i8, mais aussi la X540e, la 740e, la 225xe Active Tourer et… la 330e berline. Bref, l’objectif du constructeur bavarois est très clair : conquérir l’ensemble du marché, notamment celui des véhicules de flotte, en diversifiant son offre.

  • Dynamisme typique des BMW
  • Dualité hybride/électrique de la voiture
  • Excellente homogénéité essence/thermique
  • Uniquement disponible en berline
  • TMC et taxe annuelle trop élevées
  • Prix des options trop élevé

Ce qui change

La 330e se veut bien plus green que sa devancière, l’Active Hybrid 3, commercialisée en 2012. Davantage adaptée au marché américain et asiatique, cette dernière n’a trouvé que très peu d’acquéreurs sur le marché européen. Pour sa succession, BMW lui préfère des éléments mécaniques plus eco-friendly. A commencer par le moteur thermique d’abord qui perd 2 cylindres. Le 6 cylindres en ligne, pourtant cher aux afficionados de la marque, est donc remplacé par un 4 cylindres, plus en phase avec la philosophie du véhicule. Turbocompressé de type twin Scroll à injection directe d’essence, il développe une puissance de 184 ch de 5.000 à 6.500 tr/min et un couple de 290 Nm de 1350 à 4250 tr/min. Et si le moteur thermique est plus petit, c’est au profit du moteur électrique qui gagne en puissance et permet d’atteindre la vitesse de 120 km/h en tout électrique. De type synchrone à aimants permanents, il développe une puissance de 88 ch à 2500 tr/min et un couple de 165 Nm de 0 à 2500 tr/min. Accolé au moteur thermique, le moteur électrique est disposé en amont de la boite de vitesse automatique à 8 rapports afin de profiter également des rapports de démultiplication.

Moteur thermique, électrique et boite de vitesse sont tous trois disposés longitudinalement. Ils renvoient l’ensemble de la puissance (252 ch) aux roues arrière. Ce qui achève définitivement de transformer cette série 3 en propulsion, dans le plus pur style BMW. Autre élément modifié : la batterie. Elle est Plug-in, rechargeable donc, et d’une capacité supérieure (7,6 kWh). À cause de son poids et de celui du moteur électrique qu’elle emporte, la berline se voit lestée d’une masse supplémentaire de 150 kg par rapport à son homologue thermique (330i à boîte auto), ce qui n’empêche cependant pas notre hybride d’afficher des prétentions de véritable sportive. En témoigne l’exercice du 0 à 100 qu’elle effectue en 6,1 s. Et avec seulement 2 l d’essence consommés au 100 km et 49 g de CO2 rejetés au km, le résultat est probant.

Comment ça roule ?

De bien des manières en fait. Et toutes se montrent très convaincantes. Explications : Sur simple pression du bouton eDrive, disposé sous le pommeau de vitesse, le conducteur peut, au gré de ses envies et du parcours qui l’attend, transformer son véhicule soit en voiture hybride ultra performante de 252 ch, soit en véhicule tout électrique de 88 ch, une puissance par ailleurs plus que suffisante en milieu urbain. À l’usage, c’est bluffant. À tel point qu’on a bien envie de qualifier la BMW de schizophrénique ! Le mode tout électrique de la Munichoise, le mode Max eDrive, autorise des pointes de vitesse jusqu’à 120 km/h et une autonomie de 31 km réels (40 en théorie) en cycle mixte. Tandis que le mode Save Battery permet de maintenir le niveau de charge de la batterie afin de conserver l’énergie électrique lorsque son usage est plus approprié, en ville par exemple. Combiné, ces deux modes font de la berline munichoise la voiture idéale pour les banlieusards navetteurs.

Budget/Équipement

Malgré une technologie hybride ultra aboutie, la 330e s’échange à un prix plutôt attractif puisque BMW en demande 43.250 €. Certes, c’est 1360 € de plus que la 330i qui affiche pourtant de meilleures perf mais ce tarif plus élevé se rattrapera bien vite à la pompe puisque la thermique stricte est bien plus gloutonne. Et puis, le souvenir du prix d’achat de l’Active Hybrid 3 (54.050 €) nous fait relativiser ce coût (10.800 € de différence).

Les concurrentes

La guerre de l’hybride est déclarée ! Et elle s’annonce redoutable dans le segment des petites berlines premium. En effet, déjà présent sur le marché, Mercedes propose depuis l’année passée sa classe C 350 e, plus puissante mais aussi beaucoup plus chère. Audi, qui livre les premières A4 à ses clients, ne devrait pas tarder à proposer une – voire 2 – variantes hybrides. La course à l’armement électrique est lancée.

Notre verdict

Avec sa 330e, BMW réitère le coup de maître déjà accompli avec l’Active Hybrid 3 : ne pas altérer le dynamisme de conduite sous prétexte de normes environnementales à respecter. Le constructeur bavarois fait même mieux puisqu’en lui greffant une batterie d’une capacité supérieure, il confère à sa berline des prétentions de véhicule tout électrique. Et cette dualité hybride sportive/Full électrique est particulièrement bien réussie sur la 330e. En mode hybride, la voiture est aussi agréable à conduire que son homologue thermique, la 330i tandis que le mode tout électrique se laisse apprécier par le calme absolu qui règne à son bord à faible allure. Et avec son freinage régénérateur, la BMW, aussi puissante soit-elle, incite naturellement à l’anticipation et à une conduite préventive. Pas plus mal ! Bref, la BMW est une réussite, un succès annoncé que seule la politique de taxation du gouvernement wallon et bruxellois (TMC: 2478 € ; Taxe annuelle: 405,11 €) pourrait venir entacher.

Dans cet article : BMW, BMW Série 3

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