Essai détaillé / Saab 9-5 TiD4

En bref

• Tenue de route

  Moteurs et transmissions sont repris de l’Opel Insignia, dont la grande suédoise partage la plateforme (préalablement allongée). Seule différence et par tradition, Saab s’en tient aux moteurs turbo, délaissant les 1.6 et 1.8 atmo à essence. L’offre Diesel est constituée des TiD4 de 160 ch et TTiD4 de 190 ch, le premier étant plus homogène et fiscalement supportable. Dans les deux cas, l’isolation acoustique et vibratoire déçoit. Dommage, parce que frugalité et performance sont au rendez-vous.

• Sécurité

  Notre Vector bénéficiait du châssis sport (400 €), qui produit un peu de copiage sur les faibles ondulations, mais rend le comportement étonnamment dynamique pour le gabarit. La 9-5 dispose de tous les ingrédients qui font les Saab plus sûres que la moyenne, en sécurité active et passive. Aux crash-tests, elle dépasse les exigences du NCAP avec notamment le choc contre un élan. En aides à la conduite, elle n’a rien à envier aux allemandes. Surveillance du maintien de cap et des angles morts en option.

• Confort

  Modèle d’accès au Diesel, comme la 1.6T (180ch) l’est pour l’essence, la 2.0 TiD4 (160 ch) n’a pas droit au DriveSense Pack (équivalent du FlexDrive d’Opel) ni à la Servotronic et à la suspension pilotée qui vont avec. Les réglages (standard ou sport) du châssis de base offrent déjà un large spectre au confort. Les sièges ressemblent à ceux de l’Opel Insignia, mais l’habitacle profite de 10 cm d’empattement supplémentaires. Sur les 3 premiers rapports, l’insonorisation du Diesel n’est pas optimale.

• Sens pratique

  Généreuse en longueur et empattement, la 9-5 est plus spacieuse que la majorité de ses rivales, en espace aux jambes et en largeur aux coudes plus qu’en volume de coffre qui, bien qu’important (515 l), ne bat pas les records de la catégorie. Le rabattement asymétrique des dossiers de la banquette arrière et la trappe à skis font partie de l’équipement de base. Fort inclinés, les montants arrière du toit gênent un peu l’accès et la sortie de voiture. La longueur des portes compense un peu.

• Budget

  Notre 9-5 2.0 TiD4 a brûlé en moyenne 7,2 l/100 de gasoil. Dotée, comme l’Insignia EcoFlex 2.0 CDTI 160 à vocation économique, d’une transmission très longue, elle est capable de s’en tenir à 5,7 l/100. Fort bien dotée en exécution haute Linear, la grande Saab Diesel de base coûte 35.990 €, à comparer, dans la classe «160 ch», aux Audi A6 2.0 TDI (37.400), BMW 520d (40.650), Mercedes E 220 CDI (41.987), Renault Latitude 2.0 dCi (38.700), Skoda Superb 2.0 TDI (28.820) et Volvo S80 D3 (34.650).

Conclusion / Saab 9-5 TiD4

Entre Saab et le Diesel, la passion ne va toujours pas, hélas, au-de-là de la mise en ménage arrangée. Pourtant, les moteurs considérés – dont le TiD4 qui nous occupe – sont au faîte des dernières techniques d’injection directe. Seulement voilà, la 9-5 n’a pas reçu les traitements insonorisants que son rang imposait. Ses versions Diesel restent sonores au ralenti et dans la plage des 3 premières vitesses pour devenir heureusement silencieuses dans leur vocation de (frugales!) mangeuses de kilomètres, c’est-à-dire lorsque le trafic se fluidifie et que la moyenne horaire augmente. Les TiD4 et TTiD4 souffrent par ailleurs du même manque que les versions «turbo essence», celui d’une finition en deçà des prix demandés et du niveau de gamme visé. Un effort en qualité perçue lui ferait mériter sa place parmi les grandes précieuses, avec l’avantage de la forte identité stylistique tant prisée des saabistes.

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