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Edito / La Wallonie, plus verte que verte ?

Rédigé par Xavier Daffe le 16-11-2022

C'est désormais officiel, la Wallonie va mettre en place une interdiction de circuler pour les véhicules thermiques de norme Euro plus ancienne. Mais avec quelles conséquences, quels moyens de contrôle et quelles sanctions ? Bonnes questions !

La rumeur se faisait insistante, mais elle se confirme : conformément au décret du 17 janvier 2019 relatif à la lutte contre la pollution atmosphérique liée à la circulation des véhicules paru au Moniteur Belge le 21 février 2019, la Wallonie entrera bel et bien dans une phase de restriction généralisée de la circulation dès le 1er janvier prochain. Concrètement : si votre voiture est trop ancienne pour disposer d’une norme Euro ou qu’elle est Euro 1, vous ne pourrez tout simplement plus l’utiliser à partir de cette échéance sous peine de… De quoi justement ?  C’est là que l’histoire devient tragi-comique. Car si le décret fixe un calendrier désormais « coulé dans le bronze », à savoir interdiction des  Euro 1 au 1er janvier 2023 (voitures d’avant 1996), des Euros 2 (1997 – 2000) en 2024, Euro 3 (2001 – 2005) en 2025, Euro 4 (2006 – 2010) en 2026, Euro 5 (modèles Diesel de 2011 à 2015) en 2028 et même Euro 6 (modèles Diesel) en 2030, rien n’a encore été mis en place pour savoir qui – et surtout comment –  allait être contrôlée, et par voie de conséquence éventuellement sanctionnée, cette « infraction ». Par exemple, si vous possédez un modèle Diesel Euro 5, vous ne pourrez plus rouler en région wallonne dès le 1er janvier 2028. Mais comment contrôler ?

On évoque des caméras ANPR ou des agents constateurs, sans plus de précisions… Sachant aussi que le législateur a prévu une dérogation pour tous les véhicules qui seront progressivement interdits permettant de parcourir moins de 3000 km par an sur le territoire wallon. Mais là encore, comment contrôler ce seuil si, par exemple, je vais rouler en France, Hollande, Allemagne ou… en Flandre, où cette interdiction n’est pas de mise ? Les discussions parlementaires de décembre 2018 et janvier 2019 évoquaient la piste d’une déclaration annuelle. Mais cela n’a pas été confirmé. Et quelle indemnité prévoir pour ceux dont la voiture n’est pas conforme et qui ne peuvent en changer en ces temps de crise ? Notamment pour les plus fragiles économiquement parlant ? Sur cet aspect encore, le décret avance que le Gouvernement « peut déterminer des mesures d’accompagnement destinées aux propriétaires de véhicules dont la circulation est interdite ». Mais là encore, rien n’a été mis en œuvre à ce jour.

A-t-on bien mesuré l’impact d’une telle mesure sur une population fragilisée ?

Bref, publier un décret est une chose. S’assurer qu’il puisse être mis en application pour son entrée en vigueur en est une autre. Quel(le) ministre (à part peut-être un/une qui pense que tout le monde habite en ville et est prêt à rouler en vélo-cargo) osera monter au créneau pour mettre en place un décret comme celui-là en pleine crise du pouvoir d’achat et des coûts de l’énergie rendant problématique les fins de mois pour un nombre croissant de ménages ? Et c’est à ceux-là même qu’on dirait « non désolé, madame, monsieur, votre voiture actuelle ne peut plus rouler en Wallonie. Elle fonctionne encore très bien et vous coûte peu ? Pas grave, vendez-là ! » « D’accord, mais si elle ne peut plus rouler, elle ne vaut plus rien. » « Débrouillez-vous ! » « Et acheter quoi à la place ? Une électrique ? » « Oui, ce serait bien ça, une électrique… » « Mais vous avez vu le prix ? » « Oui, bon, vous savez c’est la crise pour tout le monde, hein ! Prenez le bus, tiens ! » « Mais j’habite un village où il n’y en a que 2 par jour. »  « Dites, vous allez arrêter de râler, c’est fatigant à la longue. »

Cette volonté wallonne de laver plus vert que vert est peut-être louable en soi et des efforts doivent, certes, être entrepris pour décarboner notre industrie (toutes nos industries) mais a-t-on bien mesuré l’impact d’une telle mesure sur une population fragilisée et son incidence réelle sur la qualité de l’air quand la Wallonie, à l’échelle du monde, relève de l’infiniment petit ? Le rapport bénéfices/conséquences a-t-il été correctement mesuré ou, comme trop souvent, la décision tient-elle du dogmatisme de quelques-uns ?

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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