Premier essai / Renault Sport R.S.01 : la monoplace couverte

Fruit du dessin de l’équipe du designer Laurens van den Acker, la R.S.01 en jette et ne laisse personne indifférent. Ses proportions, sa carrure, ses lignes fluides, basses et larges en imposent et impressionnent. Elles ne sont pas là que pour faire joli : elles sont aussi le résultat d’un travail en soufflerie qui a permis d’aboutir à une ligne largement déportante, comme on n’en trouve guère que sur les monoplaces les plus pointues. Ce qui signifie, par exemple, qu’aux alentours de 270 km/h, la voiture est plaquée au sol par une charge aérodynamique de 1,2 tonne, comparable à ce que l’on retrouve sur une formule Renault 3.5 (qui partage les mêmes coefficients SCz de portance et SCx de traînée), tout en permettant une vitesse maxi d’environ 300 km/h (en fonction de l’angle de l’aileron) grâce à une finesse préservée. À titre de comparaison, une Ferrari LaFerrari, à la même vitesse, ne dispose que d’environ 300 kg d’appui. Voilà qui situe le niveau de performance de la Renault, dont on devine qu’elle ne se laissera apprivoiser que par un pilote qui sait que plus vite il ira en courbe, plus la voiture sera plaquée au sol, ce qui impose un conditionnement mental pour qui n’a l’habitude que des voitures de route, si performantes soient-elles. C’est pourquoi, sur les deux runs qui me seront alloués dans le cadre de cet essai, je sacrifierai le second pour monter aux côtés de Pierre Gasly, 3e pilote Red Bull Racing en F1 et adversaire malheureux de notre compatriote Stoffel Vandoorne en GP2 cette saison.

La R.S.01, du nom de la première F1 Renault, est une voiture de course dont le ramage vaut le plumage. Magnifique, sa ligne est aussi le fruit du travail du vent et de la vitesse. Superbe, son châssis est aussi aisé à prendre en main que performant aux mains d’un pilote pro. Splendide, son moteur est aussi rond en bas que rageur en haut. Magique, sa sonorité est aussi lyrique que suggestive. Bref, la R.S.01, c’est un peu une DTM made in France pour une fraction du prix. Et la carotte au terme de la saison 2016 du Renault Sport Trophy a de quoi faire rêver : un test dans l’équipe officielle Nismo en Super GT japonais pour le champion Elite (amateur) et un volant en LMP2 aux 24 Heures du Mans pour le champion Prestige (pro).