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Industrie et économie / Sergio Marchionne (1952 – 2018) : une vie romanesque

Rédigé par Olivier Duquesne le 25-07-2018

Sergio Marchionne, décédé ce 25 juillet, avait tout du personnage de fiction par son histoire, sa dégaine et ses habitudes pas toujours en phase avec les coutumes du monde financier. Mais c’était surtout un homme d’affaires avisé.

Le hasard du destin : la dernière apparition publique de Sergio Marchionne, décédé ce 25 juillet, était aux côtés de carabiniers, lui, ce fils de carabinier des Abruzzes, arrivé à la tête de Fiat en 2004, de manière un peu précipitée… suite au décès d’un cancer d’Umberto Agnelli, qui l’avait repéré. Il est né en 1952 dans le Sud de l’Italie. À 14 ans, sa famille émigre au Canada, à Toronto. C’est là-bas qu’il décrochera son diplôme d'avocat et d'expert-comptable. Il débutera sa carrière professionnelle chez Deloitte. En 1994, il revient en Europe chez Algroup, une entreprise d’aluminium. Il dirigera ensuite SGS, une société helvétique de contrôle, d’inspection et de certification. 

Fiat

Loin du sérail, il est pourtant repéré par Umberto Agnelli qui l’invite à entrer dans le conseil d’administration de Fiat. À la base pas vraiment un passionné d’automobile, Sergio Marchionne relève le challenge. Et quand les deux frères Gianni et Umberto de la dynastie Agnelli s’éteignent respectivement en 2003 et 2004, il prend la tête de Fiat avec l’aval de la famille. Car ce poste, Umberto Agnelli le lui avait proposé mais il avait choisi de réserver sa réponse, sans savoir que son mentor allait mourir quelques jours plus tard. Le défi est gigantesque. Fiat est au plus mal, convoitée par General Motors. Le constructeur américain retire finalement ses engagements peu après l’arrivée de Marchionne. C’est alors qu’il réussit d’entrée jeu un joli coup : il négocie avec GM et obtient 2 milliards de dollars de dédommagement. En parallèle, il réorganise l’entreprise italienne en veillant à réduire les coûts. En 2006, Fiat sort du rouge.

Quelques bugs

Malgré quelques tensions avec Luca di Montezemolo, Sergio Marchionne a su redorer le blason de Ferrari. Certes, le Cheval cabré brille en F1 et bénéficie d’une aura indéniable. Mais il fallait que la marque surfe sur cette vague pour attirer de nouveaux clients fortunés pour porter sa croissance. Il a ainsi habilement réorganisé le joyau avant de le retirer la maison de Maranello du groupe Fiat en 2016. Une technique qu’il avait déjà utilisée en 2011 avec Iveco et les branches agricoles et d’engins de chantier, en créant CNH Industrial. Il y a cependant eu des couacs dans sa carrière. Notamment Lancia qu’il n’a pas su faire revivre, malgré la tentative de rebadger à la hâte des modèles Chrysler pour l’Europe. Logiquement, la sauce n’a pas pris. Mais en coulisses, il se dit que Lancia n’est pas tout à fait mort. Cette stratégie, Marchionne l’avait décidée un peu contraint et forcé suite à un manque liquidités, les ressources restantes étant dévolues en priorité au déploiement de Maserati. La quasi monoculture 500 chez Fiat est aussi un reproche qu’on peut lui faire. En revanche, la création de FCA (Fiat Chrysler Automobiles) a été son coup de maître. 

Chrysler 

En pleine crise financière en 2009, il réussit à récupérer 20 % de Dodge et Chrysler pour... 0 dollar. Petit à petit, il finira par acheter la totalité du constructeur américain pour l’intégrer au groupe italien, récupérant au passage Jeep pour créer Fiat Chrysler Automobiles en 2014. Un coup de poker qui a surtout profité à Jeep dans un premier temps. Et qui a permis dans la foulée de ce succès commercial de relancer Alfa Romeo, longtemps limitée à peu de modèles, anciens, avant les lancements de la Giulia et du Stelvio. Sergio Marchionne avait annoncé fin 2008 qu’un constructeur, pour survivre, devait produire plus de 5 millions de voitures par an. C’est sans doute ce qu’il l’a motivé à créer le groupe FCA. 

Respect 

Pour avoir réussi à sauver Fiat, Sergio Marchionne, membre du conseil d’administration de Philip Morris International, obtint un privilège : celui de ne pas devoir respecter la loi anti-tabac. Il fumait constamment de longues cigarettes Muratti 100's laissant volutes et odeurs de nicotine dans les couloirs des bureaux du Lingotto. C’était aussi un look : celui du pantalon noir, de la chemise et du pull-over en laine. Un accoutrement détonnant qui ne l’a pas empêché de tenir la barre d’un emblème national en Italie, patrie de l’automobile mais aussi de la mode. Il était parfois impitoyable pour ses collaborateurs, y compris les plus proches. Mais cela fonctionnait : durant la dernière année d'exercice de Marchionne, en 2017, le groupe a enregistré un bénéfice net de 3,5 milliards d'euros. Si bien qu’aujourd’hui, les hommages affluent. Le plus beau est sans doute celui d’Exor, la holding de la famille Agnelli, via la voix de John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli : 

« Malheureusement, ce que nous craignions est arrivé. Sergio Marchionne, l'homme, l'ami, est parti. Je pense que le meilleur moyen d'honorer sa mémoire est de nous construire sur l'héritage qu'il a laissé et de cultiver les valeurs d'humanité, de responsabilité et d'ouverture morale dont il a toujours été le promoteur le plus convaincu. Ma famille et moi-même serons toujours reconnaissants de ce qu'il a fait. »

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