Essai détaillé / Volkswagen Tiguan 1.5 eTSI 150: Recherche personnalité désespérément

Né en 2007 en tant que version SUV de la Golf avant de vite devenir le best-seller de la marque, le Tiguan a abordé la troisième partie de sa carrière avec une nouvelle génération lancée en septembre 2023. Et forcément, celle-ci s’accompagne de sa traditionnelle poussée de croissance et de prestance. Le nouveau Tiguan vise ainsi plus haut avec l’ambition à peine voilée de venir titiller les BMW Série1, Mini Countryman ou encore Volvo XC40, entre autres, qui émargent au segment C Premium. Des prétentions statutaires qui s’accompagnent d’une inflation tarifaire qu’il faut dès lors pouvoir justifier, par ses qualités objectives autant que par sa personnalité visuelle. Or, ce second critère n’est traditionnellement pas la force première des produits récents estampillés «véwé» qui masquent quelque peu les indéniables atouts observés par ailleurs. S’il se passe de version exclusivement électrique, le nouveau Tiguan propose une palette de motorisations qui va de l’essence TSI classique à l’hybride rechargeable en passant par des variantes à hybridation douce. Mieux encore, le SUV familial de Wolfsburg propose encore deux options Diesel de 150 et 193 ch. Mais par les temps qui courent, les clients particuliers devraient principalement s’intéresser à la variante 1.5 eTSI à hybridation douce de cet essai. Un choix judicieux?

LE CONCEPT
Cette troisième génération du Tiguan reste un SUV compact familial du segment C, mais voit ses cotes progresser légèrement avec une longueur majorée de 30 mm, tandis que la largeur augmente de 3 mm et la hauteur diminue de 15 mm. Plus surprenant, l’empattement est raccourci de 5 mm, sans que cela ait d’incidence sur l’habitabilité. Pourtant, le travail des designers laisse penser que ce nouveau Tiguan est plus grand que son prédécesseur. Un sentiment qui doit beaucoup au dessin de la proue dont le bouclier largement ajouré, surtout dans cette finition R-Line, apporte une touche d’agressivité à une face avant dont les phares et le bandeau central incluant le logo rappellent furieusement les produits «ID». Ceci, tout en donnant au Tiguan de faux airs de nouveau Touareg. Les flancs plus lisses, juste marqués d’une nervure au-dessus des passages de roue, lui octroient un look plus chic et costaud à la fois tandis que la poupe se caractérise par des feux en 3D qui s’insèrent dans un bandeau étiré sur toute la largeur et qui intègre également le logo. L’aspect général reste massif, mais distingué, offrant au Tiguan une allure plutôt convenue et sans relief, si ce n’est la «gueule béante» presque too much à l’avant et les fausses aérations sur le bouclier arrière. Un style mêlant une simplicité élégante à quelques détails graphiques censés lui apporter une touche de modernité que l’on retrouve à l’intérieur. L’habitacle est conforme aux standards récents de la marque avec des ajustements précis, une finition qui gagne en qualité et une volonté d’afficher le contenu technologique au travers des écrans et de l’éclairage d’ambiance tout en restant fidèle à la parcimonie de commandes physiques inaugurée avec la Golf 8. Soit… Le rendu global reste propre, mais austère, le gris et le noir imposant une rigueur… toute germanique. Sur le plan pratique, les espaces de rangement sont suffisamment nombreux, intelligents et bien situés et l’habitabilité est réelle. On regrettera cependant que les places latérales de la banquette soient rétrécies pour aménager de petits bacs entre l’assise et la portière, au détriment du confort des adultes. Parfois, le mieux est l’ennemi du bien. Heureusement, le Tiguan se rattrape par son coffre au volume généreux et aux formes régulières, dont le fond amovible permet de moduler la soute aisément ou d’obtenir un plancher quasiment plat une fois la banquette – en trois parties 40/20/40 – rabattue. On dispose alors d’un volume de 1650 l facilement exploitable.