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Edito / La vitesse électrocutée

Rédigé par Laurent Blairon le 05-05-2021

Si l’armistice s’annonce sur la troisième bande, la guerre risque de reprendre de plus belle d’un carrefour à l’autre.

Xavier Daffe - Le Moniteur Automobile

C’était l’annonce de la quinzaine. Après Volvo en 2019, Renault balance en avril dernier le communiqué sacrificiel. Le genre à nous faire céder aux lamentations passéistes (tout fout le camp; c’était mieux avant): la vitesse, c’est fini. En tout cas, les «hautes vitesses», supérieures à 180 km/h. Dans le cas de Volvo, c’est passé tout seul. Quoi de plus cohérent pour une marque qui a bâti sa réputation sur un certain esprit «pépère» (confort, sécurité). Ici, s’agissant d’un constructeur qui a révolutionné la F1 avec le turbo, qui a gagné au Mans, squatté les podiums en rallye ou nous a fait rêver avec sa gamme R.S., le passionné encaisse moins bien. On parle tout de même du Groupe qui possède Alpine! Oui, mais: Alpine, c’est pas pareil, on verra… Renoncement courageux et déchirant, vraiment? Ou simple effet d’annonce?

La raison, c’est le tiroir-caisse. Suite à la perte record de Renault en 2020 (8 milliards d’euros), de Meo avait promis de faire des économies, sans sentiments. Homologuer une voiture capable de rouler à 220-230 km/h coûte bien plus cher, techniquement, que la même bridée à 180. C’est encore plus le cas avec les électriques, de vrais gouffres en (grosses) batteries. La vitesse a toujours coûté cher aux marques. Mais dans les années 80-90, sans gamme électrique à développer ni de quotas CO2 drastiques à respecter, et avec des clients qui en redemandaient, c’était une question d’image de marque! GTi, Diesel, berline familiale ou même monospace, le plus rapide était le meilleur. 2021, pandémie et changement de monde: entre vitesse maxi et moteurs électriques, c’est le court-circuit économique.

Au fait, à quoi tient ce grand ralentissement des bolides? À une muselière électronique – Renault a baptisé la sienne «Safety coach» (rires) – car les chevaux, eux, ne désertent pas l’écurie, au contraire. Prenez la future Mégane E, promise si sage avec ses 160 km/h. Mais son rotor de 217 ch l’expédie à 100 km/h en moins de 8 s, comme une Clio Williams de la grande époque GTi. La marque au losange n’a pas le monopole des paradoxes. Le nouveau BMW ix, «crossovert» de 500 ch, puni à 200 km/h. Par contre, moins de 5 s pour bondir de 0 à 100 km/h, une vraie sangsue à M3. Si l’armistice s’annonce sur la troisième bande, la guerre risque de reprendre de plus belle d’un carrefour à l’autre. Personne n’est dupe, pas même les associations françaises pro-sécurité routière les plus influentes, aux réactions très sceptiques suite à l’annonce de Renault. La performance adopte simplement de nouveaux codes. Moins rapides, les voitures ne s’annoncent pas moins performantes. 

Et, qui sait, ça reviendra peut-être! Quand les généralistes auront développé les batteries solides, réduit les coûts de production et retrouvé des fonds, certains nourriront à nouveau l’envie d’aller plus vite, beaucoup plus vite, toujours plus vite que le voisin. C’est humain.

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