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Industrie et économie / Carlos Tavares : l’électrique, un choix politique et risqué

Rédigé par Frédéric Kevers le 19-01-2022

Carlos Tavares, PDG de Stellantis, a déclaré que la transition vers la voiture électrique relevait d’un choix politique plutôt qu’industriel et qu’il impliquait des risques sur les plan social et environnemental.

Déjà lorsqu’il était « seulement » le patron de PSA, Carlos Tavares avait ouvertement fait part de ses doutes au sujet de la voiture électrique, tant sur le plan environnemental qu’économique ou social. Désormais à la tête de Stellantis, le Français réitère ses convictions et rappelle que l’électrification galopante est la conséquence d’un choix purement politique et n’émane certainement pas d’une volonté industrielle de la part des constructeurs automobiles. Il n’hésite pas non plus à déclarer que la « solution électrique » n’est ni la plus rapide ni la plus efficace pour réduire les émissions de CO2, ajoutant que cette transition accélérée pourrait avoir des conséquences sociales importantes.

>> Lisez aussi : Passage au full électrique, qui et quand ?

Électrification à contrecœur

Bien qu’il fustige le passage forcé par les instances politiques à une mobilité exclusivement électrique pour des raisons écologiques qu’il remet ouvertement en question, Carlos Tavares est avant tout un chef d’entreprise et se doit de prendre des décisions destinées à anticiper les évolutions du marché dans son secteur d’activités. C’est pourquoi il a élaboré un plan d’investissement de 30 milliards € pour l’électrification des 14 marques que comporte le groupe Stellantis, né de la fusion entre PSA et FCA.

Mais l’homme a des convictions tenaces et rappelle que « l'électrification est une technologie choisie par les politiciens, pas par l'industrie », estimant qu’il existait pourtant des moyens plus rapides et efficaces, et surtout moins coûteux, pour diminuer de façon drastique le bilan CO2 de l’industrie automobile.

« Compte tenu du mix énergétique européen actuel, une voiture électrique doit parcourir 70.000 km pour compenser l'empreinte carbone de la fabrication de la batterie et commencer à rattraper un véhicule hybride léger, qui coûte deux fois moins cher qu'un véhicule électrique. » (Carlos Tavares)

Réalité industrielle

En outre, le dirigeant français n’hésite pas à parler de changement brutal, impliquant un risque social important lorsqu’il évoque l’échéance 2035 pour le bannissement des moteurs thermiques en Europe. Cette interdiction impose aux constructeurs traditionnels de procéder à l’adaptation de leurs usines et chaînes d’approvisionnement dès maintenant pour espérer être compétitifs à aussi brève échéance. Une mutation industrielle qui implique un bouleversement de l’équilibre financier et des méthodes de production, avec tous les impératifs économiques et les implications sociales en matière d’emploi que cela suppose.

Car il ne faut pas se leurrer, face à Tesla ou aux nouvelles marques « full électriques » - le plus souvent chinoises ou à capitaux chinois – les constructeurs traditionnels doivent lutter à armes totalement inégales sur le plan industriel et économique. Là où Elon Musk peut faire pousser des usines directement pensées pour la voiture électrique en partant d’une feuille blanche et en engageant le personnel adéquat, qualifié et en quantité adaptée directement, les constructeurs historiques doivent encore composer avec une dualité entre production de modèles traditionnels à moteurs thermiques, plus complexes, nécessitant une main d’œuvre plus nombreuse et représentant un coût humain sensiblement supérieur tout en développant une production « électrique » en parallèle. Une réalité presque impossible à tenir pour les constructeurs qui doivent ou devront rapidement faire des choix drastiques, sous peine de perdre la guerre de l’électrique et de mettre en péril leur fragile équilibre financier.

Fermera ou fermera pas

Par conséquent, alors qu’il s’était engagé à ne pas fermer d’usines lors de la fusion entre PSA et FCA et la création de Stellantis, Carlos Tavares se retrouve face à un dilemme : « Je tiens généralement les promesses que je fais, mais nous devons aussi rester compétitifs ». Or, avec de nombreux sites italiens en surcapacité de production actuellement et dont les coûts de production sont parfois le double de ceux d’autres pays européens, maintenir ces usines ouvertes et sans suppression – parfois massive – d’emplois tient désormais davantage de la gageure voire du suicide industriel que de la perspective de croissance. Une réalité qui amènera le groupe a communiquer son bouveau plan stratégique le 1er mars 2022.

 

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