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A110, A110 GT, A110 S, A110 R, A110 R 70, A110 R Ultime… Il n’y a pas à dire, Alpine sait capitaliser sur sa pépite de berlinette, dont la réinterprétation moderne fut lancée dès 2017. Et la marque a bien raison. L’A110 s’est immédiatement attiré un capital sympathie loin d’être superficiel, doublé de qualités routières hors pair qui ont remis en lumière tous les bienfaits d’un poids contenu.
Agilité, vivacité, précision, efficacité et surtout... plaisir de conduite se sont imposés d’emblée comme autant de qualités majeures auprès des passionnés. Le succès était inévitable. Comme quoi, miser intelligemment sur son passé, en l’adaptant aux exigences modernes, peut parfois payer.
Dès que le service presse Renault/Alpine Belgique m’a proposé d’essayer la version Turini, j’avoue avoir hésité (juste pour dire): que pouvait-elle encore apporter ? Mais je n’ai pas tergiversé longtemps, et je ne l’ai pas regretté un seul instant. Mesdames et messieurs, voici ma voiture préférée du moment.
À n’en pas douter, l’un de mes coups de cœur de l’année. Celle qui, un temps, m’aura donné le courage de me détourner des insipides SUV électriques. Une parenthèse enchantée, une véritable bouffée d’air frais. De quoi me réconcilier avec mon métier. Mais alors, de quoi s’agit-il ?
J’AI AIMÉ – ALPINE A110 R TURINI
Elle n’est pas si nouvelle que ça, puisqu’elle a été dévoilée il y a environ un an. Vous savez sans doute que l’A110 R dispose de jantes en carbone très spécifiques et compliquées à produire. Or, le succès de cette version 300 ch est tel que la fabrication des jantes est devenue un goulot d’étranglement. Solution : lancer une version identique en tous points à la R, mais équipée de jantes en alu forgé de 18’’. Voilà la Turini.
Elle récupère également les excellents Michelin Pilot Sport Cup 2 semi-slicks, seuls capables de sublimer les qualités d’un châssis exceptionnel reposant sur des combinés filetés Öhlins réglables (compression et détente), des ressorts plus fermes, une raideur antiroulis accrue et une hauteur de caisse abaissée. L’ensemble n’a aucun mal à composer avec les 1.162 kg de l’engin, idéalement répartis. Aileron en col de cygne, diffuseur agrandi, lame avant plus proéminente, beaucoup de carbone : tout est là.
Cerise sur le gâteau : un 1.8 turbo de 300 ch (soit un rapport poids/puissance de 3,87 kg/ch) et 340 Nm. C’est parti. Bien coincé dans les impeccables baquets Sabelt (une option à 3.500 €) et maintenu par un harnais 4 points, l’ambiance est donnée.
Ce week-end de Pâques, ma compagne ne m’a pas beaucoup vu — et ce n’était pas pour une chasse aux œufs. Plutôt une chasse aux trajectoires, aux points de freinage et de corde, sur des routes rendues désertes par les repas de famille chez Bon-Papa/Bonne-Maman. Bien plus jouissif.
Les voitures qui m’incitent encore à prolonger le plaisir de conduire au-delà du raisonnable sont rares. Rouler pour le plaisir de rouler est devenu un acte coupable. Et je plaide coupable. À tout moment, cette Alpine donne la banane : elle prolonge instinctivement la moindre injonction. Direction, frein, accélérateur : tout se commande avec une telle fluidité, une telle évidence, qu’on se prend vite pour un pro — à condition de garder la tête froide.
La mise en vitesse est immédiate, le grip mécanique est ahurissant : les vitesses de passage en courbe (dès qu’on fait confiance aux Michelin) surprennent. Le freinage « enterre » littéralement la voiture, presque sans plongée parasite. Non, décidément, cette A110 R Turini porte parfaitement son nom. Je ris encore d’avoir aperçu dans les rétros cette pseudo M3 aux autocollants «M» commandés chez Temu partir en toupille et finir deux roues dans le fossé en essayant de suivre l’Alpine à la sortie d’une épingle dans un sous-bois humide... Ce n’est pas très charitable. J’irai me confesser.
JE N’AI PAS AIMÉ – ALPINE A110 R TURINI
Tûûûûûtttt. L’abonné ne peut répondre à votre appel.
VERDICT – ALPINE A110 R TURINI
Le bonheur automobile existe encore, je l’ai rencontré. Certes, il n’est pas donné : 106.000 euros sans option. La nôtre recevait en plus la ligne d’échappement Akrapovic (4.000 €), les baquets Sabelt (3.500 €) et la peinture Rouge Sismique (7.500 €). Mais cette dernière n’est pas indispensable.
Pour le reste, cette Alpine prouve encore une fois que la légèreté maîtrisée et l’excellence du travail sur le châssis — signé Renault Sport... pardon, Alpine — font des miracles.
Dans cet article : Alpine, Alpine A110
