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Essais blog / Que pensez-vous de la Jeep Gladiator 2021 ?

Rédigé par Xavier Daffe le

Notre rédacteur en chef, Xavier, a eu l’occasion de passer quelques jours avec un Jeep Gladiator. Qu’en a-t-il pensé, lui qui passe pour quelqu’un aimant conduire ? Un tel mastodonte peut-il procurer du plaisir au volant ?

Déjà lors de la remise des clés, chez l’importateur, le format du Gladiator impressionne. Son gabarit, ou ses allures typiquement Jeep, cette calandre spécifique, que l’on retrouve sur les modèles les plus emblématiques de la marque depuis plus de 80 ans ?

C’est que ce pick-up pas comme les autres dégage une forme d’autorité naturelle, un charisme puissant – et pourquoi ne pas l’avouer ? – un certain charme autrement plus séduisant que les lignes tarabiscotées et faussement futuristes de quelques pick-ups essentiellement asiatiques,  qui tentent de singer le design de berlines traditionnelles pour se faire accepter du plus grand nombre. Car, ne nous y trompons pas, un pick-up, chez nous, à moins d’être accro à ce style particulier et franchement peu pratique au quotidien, s’achète essentiellement pour des raisons fiscales. Mais jusqu’à quand ?

Chouette

Non, le Gladiator joue une autre carte, celle de l’authenticité qui ne manquera pas de séduire ceux qui restent fascinés par l’automobile à la sauce US. Quelle gueule, quelle prestance sur la route. Qu’il soit dérivé du célèbre Wrangler saute immédiatement aux yeux ; on y retrouve cette calandre, ces ailes marquées, ce pare-brise quasi à angle droit, ces immenses jantes ici chaussées de pneus au profil résolument routier dont on se demande comment ils se débrouilleront en terrain gras. Car oui, le Gladiator reste un vrai 4x4 capable d’affronter les pires conditions à condition, donc, d’être bien chaussé.

En tout cas, sa transmission intégrale complète, intégrant une gamme de vitesses courtes, secondant parfaitement sa boîte automatique ZF à 8 rapports, le couple généreux de 600 Nm de son 3.0 V6 Diesel (VM Motori, pour les connaisseurs) le prédisposent naturellement à sortir des sentiers revêtus. D’ailleurs, n’a-t-il pas reçu la qualification «Trail Rated» de la part de Jeep suite à son examen sur le terrible terrain d’essai que la marque possède à Mohab dans l’Utah. Pour avoir arpenté en son temps ces terribles pistes, on sait que l’examen n’a rien d’une plaisanterie…

D’ailleurs, résultat d’une garde au sol haut perchée, on grimpe littéralement dans l’habitable et on s’aide de cette solide poignée dans l’encadrement du pare-brise pour se hisser sur le siège, du haut duquel on domine au sens propre la route, avec une excellente vision sur les contours de la carrosserie.

À l’intérieur, un peu comme dans un ancien Defender, on a l’épaule gauche coincée contre la porte et le nez quasiment dans le pare-brise vu le tableau de bord peu proéminent. On remarque aussi le pédalier décalé à droite, l’absence de repose-pied pour le pied gauche, devenu inutile vu la boîte auto. Mais pourtant, on est bien assis et sur la route, malgré les deux ponts rigides suspendus pas des ressorts hélicoïdaux, on est agréablement surpris par le relatif confort de marche, par les ressources du V6 et par l’ergonomie faisant qu’on trouve vite ses marques.

Oui, franchement, malgré quelques nuages annonciateurs de petites formes de déception, on est globalement sous le charme de ce Gladiator. Il n’est pas parfait, mais tout comme on pardonne certains couinements sur des Alfa ou des témoins qui s’allument intempestivement sur des Lancia d’hier (pour rester dans le groupe Stellantis), on passe ici au-dessus de ces contingences purement formelles pour rester attendri par ce charme si différent. Si peu coutumier en nos contrées étriquées.

Jeep Gladiator 2021 Moniteur Automobile

Dommage

Parfait, le Gladiator ne l’est donc certainement pas. Et dans nos ruelles étroites, ses près de 5,60 m de long trouvent difficilement à se caser. Quant aux parking souterrains, n’y songez même pas…

Ensuite, malgré ses airs de forçat, sa capacité d’emport n’a rien d’exceptionnel puisque sa benne ne peut accueillir qu’un peu plus de 610 kg dans son 1,50 m de longueur utile. Et s’il s’agit de tracter, il est curieusement limité à 2,7 tonnes. Sur ces points en particulier, nombre de concurrents font nettement mieux, eux qui atteignent généralement 3,5 tonnes.

Et puis franchement au quotidien, où ranger les courses de la semaine, en supposant que vous ayez trouvé un emplacement suffisamment vaste sur le parking du supermarché ? Dans la benne ? Bon courage si vous vous souciez de l’intégrité physique de vos yaourts ! Car s’ils ont roulé au fond, contre la paroi, il vous restera à sortir un escabeau pour aller rechercher ce qu’il en reste.

Enfin, et parce qu’on abordait cet essai sous l’angle du plaisir de conduite, il faut avouer que celui prodigué ici est un peu d’un autre âge. Vu la hauteur du centre de gravité, il est sans doute heureux pour la stabilité de l’ensemble que la direction n’ait pas été calibrée trop vive ni directe. Mais était-ce une raison pour lui donner un caractère si déphasé et un tel manque de rappel ? Vous l’aurez compris, il y aura du boulot avec le volant pour inscrire le Gladiator en courbe et pour le faire revenir en ligne droite ensuite.  C’est sûr que si vous aimez une conduite «active», vous serez servi.

Reste la douloureuse. Notre exemplaire était une finition « 80th Anniversary » particulièrement bien équipée mais facturée 68.800 €. D'accord, la finition de base «Sport» débute à 59.200 € mais cela reste cher pour un jouet amusant et bourré de caractère, certes, mais peu conciliant au quotidien. Quant à la consommation, n’envisagez pas de descendre sous les 9 l/100 km tandis qu’avec 252 g/km de CO2 (WLTP), heureusement que ce pick-up peut compter sur une fiscalité avantageuse qui lui évite d’être matraqué en taxes diverses. C’est que ses 264 ch doivent bien être alimentés.

Jeep Gladiator 2021 Moniteur Automobile

Donc

Soyons honnête, tout à fait objectivement parlant, ce Jeep Gladiator ne sert à rien. Peu endurant à la tâche, peu pratique au quotidien, encombrant, cher… il est difficile de lui trouver des atouts si l’on reste braqué sur des arguments purement factuels. Et pourtant quel charme, quel charisme, quel clin d’œil à l’histoire ! Franchement, dans la catégorie des engins qui ne servent à rien, je le préfère nettement à des Dodge RAM 1500 ou autre GMC Sierra qui n’ont ni la classe ni la légitimité du Gladiator. Opter pour ce Gladiator, c’est un peu une profession de foi. Celle qui nous fera toujours préférer une vraie veste Harley-Davidson « made in America » plutôt qu’une copie « made in Thaïland ».

 

Rédacteur en Chef Le Moniteur Automobile

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