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Premier essai / BMW M5 Competition – Quatrapulte !

Rédigé par Jean-François Christiaens le

Un peu «justes», les 600 ch de la BMW M5? Pas de problème : la M5 Competition ressort de la salle de muscu’ et se transforme, encore plus, en catapulte à quatre roues… motrices !

Le concept 

Contrairement à Mercedes, qui propose sa berline E 63 AMG (571 ch) aussi en variante S (612 ch), BMW ne vendait jusqu’ici sa nouvelle M5 qu’en version unique de 600 ch. À son tour, la sportive bavaroise et néanmoins bourgeoise ressort maintenant aussi de la salle de sport pour revenir plus affûtée. Et reprendre, par la même occasion, la tête face à son ennemie jurée sur le papier grâce à sa puissance, qui glisse jusqu’à 625 ch si l’on consent à dépenser les 9200 € exigés pour son pack Competition. 

Ce qui change 

Pour obtenir ces 25 ch supplémentaires, le V8 4.4 à deux turbocompresseurs de la M5 F90 n’a pas nécessité davantage de modifications techniques qu’un « simple » nouveau paramétrage électronique. En revanche, son arrimage à la caisse évolue grâce à des supports plus rigides. Grâce au coup de «tournevis électronique», la puissance maximale de 625 ch est atteinte à 6000 tr/min, tandis que le couple maximal, s’il reste fixé à 750 Nm, est disponible sur une plage plus généreuse. Cette petite cure de stéroïdes permet à la version Competition de gagner 0,1 s dans l’exercice du 0 à 100 km/h (3,3 s). Mais aussi 0,3 s quand il est question d’allonger la foulée jusqu’à 200 km/h (10,8 s).

Pour mériter son étiquette Competition, la M5 se contraint également à revoir ses liaisons au sol. Tout d’abord, sa hauteur de caisse baisse de 7 mm grâce à des ressorts plus courts, tandis que son amortissement opte pour un tarage 10% plus ferme, tant à l’avant qu’à l’arrière. Mais un gros travail a également été consenti sur le train avant, qui reçoit un carrossage négatif plus important, tant pour digérer plus efficacement les forces latérales dans les grandes courbes rapides que pour rendre l’inscription plus vive dans les virages serrés.

Le programme d’entraînement de la M5 pour lui permettre d’obtenir son diplôme «Competition» ne comprend néanmoins aucun régime particulier destiné à soigner son poids de forme. Enfin presque. La M5 Competition s’équipe tout de même de série de jantes inédites en plus légères de 3 kg/pièce. De quoi diminuer les masses non suspendues et encore magnifier le comportement dynamique. Doutant, peut-être, de la propension réelle des futurs acheteurs de M5 Competition à envisager d’aller user les coûteux pneumatiques de leur «pachyderme» sur les circuits, BMW ne lui offre pas d’office ses freins en carbone-céramique. 

Comment ça roule 

La route sinueuse à souhait et totalement déserte de la boucle d’essai élaborée autour du circuit d’Ascari atteinte, il est temps de basculer vers le côté obscur de la force en bandant les muscles de la bête : réponse du moteur en Sport+, pour jouir sans ménagement de la cavalerie; suspension en Sport pour conserver tout de même un amortissement efficace sur ces routes bosselées, direction en Sport+ (offrant le meilleur ressenti à notre goût) et transmission M xDrive en 4WD. Et l’échappement actif ? Quelques centaines de mètres suffisent pour nous donner envie d’éteindre l’amplification, trop artificielle à notre goût, des vocalises du moteur via la sono ! 

Pied au plancher, la M5 Competition signe des accélérations supersoniques et se démarque de la M5 «normale» par son petit coup de reins supplémentaire à l’approche de la zone rouge (avec la sonorité, subtile mais bien naturelle celle-là, des turbos qui soufflent dans les bronches des 8 cylindres)! Mais ce qui paraît encore plus impressionnant que les performances, c’est l’aisance avec laquelle tout le couple passe au sol grâce à la transmission intégrale : on ne note pas le moindre iota de débordement, même en enfonçant la pédale de droite très tôt en sortie de courbe. On a l’impression d’être aux commandes d’une catapulte ! Les «bonnes» aptitudes dynamiques de la M5 Competition se confirment en piste. Cravachée sur la piste d’Ascari, en ayant cette fois sélectionné tous les réglages les plus radicaux proposés, la M5 Competition achève sa démonstration dynamique et mettant en lumière une inscription particulièrement vive en entrée de courbe et toujours cette capacité à catapulter les 2 tonnes de la carrosserie sans le moindre effort dès le point de corde atteint. Le tout à des vitesses incroyablement élevées, auxquelles on accède en toute décontraction… 

Notre verdict 

Même siglée Competition, la M5 n’égale pas le barouf d’une AMG E 63 S. Elle est plus discrète, nettement moins sonore, mais aussi moins caractérielle. Par contre, elle atteint un niveau d’efficacité difficilement imaginable pour une berline de 5 mètres de long et accusant 2 tonnes  sur la balance. Reste à savoir s’il faut dépenser les 9200 € exigés pour jouir du pack Competition compte tenu du potentiel dynamique déjà plutôt évident de la M5 «de base». En tout cas, nous n’y voyons pas de contre-indication…

Dans cet article : BMW, BMW Série 5

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