Connectez-vous

Se connecter avec Facebook

ou

Vos identifiants sont incorrects.
Je me connecte Mot de passe oublié ?
Aucun compte Facebook n'est lié au site, veuillez vous inscrire.

Mot de passe oublié ?

×
Réinitialiser mon mot de passe
Nous vous enverrons un email pour la réinitialisation de votre mot de passe.
Aucun compte n'est lié à cet email.

Vous n’avez pas encore de compte ?
INSCRIVEZ-VOUS GRATUITEMENT.

Mobilité / Parking à Bruxelles : les oppositions à l’avant-projet d’ordonnance

Rédigé par Olivier Duquesne le 22-03-2021

Un courrier de Touring aux 19 bourgmestres bruxellois, rendu public, montre une nette opposition à l’avant-projet d’ordonnance sur le parking en Région bruxelloise. Qu’en pensent aussi d’autres Bruxellois ?

« Dogme, immobilité, atteinte au droit ». Les mots sont durs pour les opposants à l’avant-projet d’ordonnance sur le parking déposé par la Région bruxelloise. Ce plan, soutenu par certaines communes, entend favoriser le stationnement hors voirie, en augmentant les tarifs en voirie. En particulier dans des « zones grises ». De plus, ce plan va réduire l’offre de parking de 65.000 places. En outre, les bourgmestres sont priés, d’après l’avant-projet, de se mettre au pas sous peine de sanctions financières. Le cabinet de la ministre Elke Van den Brandt (Groen) rappelle qu’il s’agit d’un document sujet à modifications dans le cadre d’une concertation avec les communes. C’est dans cette optique que Touring a envoyé un courrier aux bourgmestres, point de départ de notre recherche de témoignages et d’avis sur cette épineuse question.

Les griefs de Touring

Touring se montre très critique sur ce projet. Il rappelle que la qualité de vie est également liée à la possibilité de se « parquer près de sa destination ». Il y voit une « vision totalitaire » d’une politique « anti-voiture » qui pose des questions démocratiques en réduisant « le pouvoir des autorités communales élues ». Le courrier souligne par ailleurs qu’en état, cette ordonnance s’avèrerait « anti-sociale » et même « discriminatoire » en pénalisant davantage les personnes âgées et handicapées. Réduire le parking ne ferait donc que renforcer les différences entre classes sociales.

Point de vue économique

Le courrier de Touing rappelle que « la voiture est un moyen de déplacement ultra performant pour de nombreux usagers. Pour la majorité des activités professionnelles marchandes (biens et services), l’entraver par des pénuries de parkings, c’est freiner le déploiement de l’activité économique ». Touring se défend toutefois de tout rejet d’une mobilité plus sereine, partagée et multimodale à Bruxelles. Mais uniquement « d’une manière qui soit démocratique, sociale, non discriminante, économiquement responsable ».

Concertation avec les communes

Du côté du cabinet du bourgmestre de Bruxelles Ville, Philippe Close (PS), et de son échevin de la mobilité Bart Dhondt (Groen), on nous a indiqué qu’il y a bien concertation avec la Région. Et qu’elle concerne bien les 19 communes. La ville de Bruxelles rejoint la ministre régionale en voulant « renvoyer le parking hors voirie quand c’est possible ». Quitte, pour cela, à « mutualiser les places », y compris celles sur des propriétés privées. Cependant, certains « éléments nous ont interpelé » nous a précisé Benjamin Adnet, Directeur de la communication. « Le texte doit respecter le rôle de chacun » et la Ville de Bruxelles souhaite que la Région « continue la concertation » lors de la rédaction des arrêtés.

Le Dogme régional

Ce n’est pas le même son de cloche partout. Le groupe cdH au Parlement bruxellois, dont le parti est à la tête de 4 maïorats, a réagi plus fermement avec une opposition nette à cet avant-projet d’ordonnance. Son analyse parle de « vision dogmatique et non pragmatique ». Avec une obsession de « tout harmoniser » avec un système qui finit par devenir « lourd et complexe » avec une « mosaïque de zones ». Même si, dans ce projet, faciliter le paiement avec un standard commun au sein de la Région est une mesure à poursuivre. Le cdH pointe en particulier la problématique des cartes de stationnement limitées à « 2 par ménage ». Or, 10 % des « ménages » bruxellois sont des colocations. De plus, les réalités sont très différentes entre communes et quartiers selon le cdH. Dès lors, « cette limite n’a aucun sens ».

Disque bleu en terrain privé

Dans un exercice arithmétique, le cdH rappelle que « entre 2005 et 2019 le nombre de places de stationnement en voirie est passé de 295.000 à 265.000 sans que n’ait été créé d’emplacements hors voirie ! Il n’y a donc pas de transfert, mais bel et bien suppression. » Plus grave encore pour le parti de centre démocrate humaniste, l’idée de la Région d’imposer et contrôler le disque bleu sur des parkings privés comme ceux des grands magasins (art 4 §3) est « une atteinte au droit de la propriété en voulant contrôler et sanctionner sur des espaces privés » !

Vision d’un futur ex-habitant

Au-delà des débats politiques, nous avons voulu prendre le pouls d’un témoin, Jean-François Salomon, qui a indiqué son intention de quitter la Région, pour vivre à la campagne. « Passant en télétravail structurel ne requérant ma présence qu’une fois semaine, je préfère donc quitter Bruxelles pour n’y venir en train qu’à cette fréquence. » Mais ce choix est également lié à des difficultés de déplacement en voiture. « Effectivement, la mobilité (ou plutôt l’immobilité) en est une raison importante ». Pourtant, il était plutôt un élève modèle : « Je n’utilisais ma voiture que pour sortir de la ville et ensuite rentrer chez moi. Pour tous les autres trajets dans la région je n’utilisais que la STIB. »

2e déménagement

Il a d’abord habité dans le quartier Sainte-Catherine, en plein centre-ville. « Je l’ai quitté par désespoir : le piétonnier, les travaux en permanence et, cerise sur le gâteau, les fermetures d’axes aléatoires pour cause de festivités diverses et variées rendaient impossible le fait de savoir si et quand je pourrais atteindre mon garage souterrain. » Il a ensuite quitté le centre pour rejoindre le quartier Delta « pour me retrouver tout près de la sortie de ville. Là, c’était déjà mieux, car je rejoins facilement le Ring via le viaduc Hermann-Debroux... dont la destruction a cependant été annoncée ».

Notre avis

En dehors du clivage politique entre les majorités communales proches de celle de la Région et les autres, il est évident que cet avant-projet d’ordonnance est fortement orienté « anti-voiture » avec des mesures de coercitions contre les citoyens et collèges communaux récalcitrants. Voulant mettre la charrue avant les bœufs, la région bruxelloise veut imposer sa vision rhétorique par tous les moyens, quitte à pousser vers la sortie ou à chasser ceux qui ne la suivraient pas. La qualité de vie passe, certes, par des zones douces. Mais elle ne doit pas oublier que la voiture fait partie intégrante de la mobilité. Et qu’organiser correctement le stationnement et la circulation est un atout qualitatif.

L’auto a-t-elle eu trop de place par le passé ? Sans doute. Faut-il la bannir et la pointer du doigt ? Certainement pas. Surtout lorsque les alternatives ne sont pas toujours optimales. La géographie et le rôle socio-économique des différents quartiers sont très différents au sein des 19 communes. Certains habitants n’auront sans doute aucun mal à abandonner leur voiture pour la plupart de leurs déplacements intra-Ring. Mais ce n’est pas une règle générale. Et quand, non seulement il est difficile de trouver une place de parking à bon prix, mais qu’en plus, les limitations de vitesse finissent par décourager ceux qui pourtant appréciaient Bruxelles ; on peut sérieusement mettre en doute l’intérêt social et économique de cette politique de mobilité bruxelloise.

Web Editor - Specialist Advice

NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!

Je m’inscris

Actus

Dernières actualités recommandées