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Reportage / Michelin Movin’On 2018 : La manne à idées

Rédigé par David Leclercq le 17-07-2018

Movin’On est l’un des événements phares de la mobilité de demain. Plus de 5.000 participants y ont récemment présenté à Montréal plusieurs prototypes tout en parlant « big data », villes intelligentes et mobilité durable. Reportage.

Oui, la terre est confrontée à un niveau de pollution jamais atteint dans son histoire et, oui, cette pollution – à ajouter au réchauffement climatique – est l’œuvre de l’humanité. Mais, non, il n’est pas trop tard et nous pouvons encore inventer un autre monde. Voilà, grosso modo esquissé, le message général du sommet annuel de Movin’On – un évènement qui remplace le Challenge Bibendum – et qui ouvre ses portes autant aux entrepreneurs, aux scientifiques, aux start-up qu’aux décideurs politiques qui doivent penser nos villes et nos modes de mobilité de demain. 5.000 professionnels venus du monde entier se rassemblent et tentent ce qu’on pourrait appeler un « grand brainstorming », une sorte de grande séance de réseautage XXL pour connaitre, apprendre et voir de nouvelles idées émerger.

Le retour du bateau à voile

Vélos, voitures électriques, voitures partagées: on trouve tout à Movin’On, tout comme des initiatives plus étonnantes et dans lesquelles l’automobile joue parfois un rôle. Comme le bateau expérimental Energy Observer entièrement sponsorisé par Toyota et qui fonctionne à l’hydrogène comme au solaire. En clair, il s’agit en l’occurrence d’apprendre à gérer l’énergie hydrogène qui, selon toute vraisemblance, se substituera à terme aux énergies fossiles, comme le pétrole ou le nucléaire. L’idée tient dans la production d’hydrogène à partir d’eau de mer (par une pile à combustible) et d’énergies renouvelables (éolien et photovoltaïque). Impressionnant de par ses technologies et son look futuriste, ce catamaran effectuera un tour du monde pendant 6 ans.

Et pour rester dans le monde marin, il faut aussi épingler le tout aussi étonnant – mais pas saugrenu – navire à voiles de la startup française, Zéphyr & Borée. On sait que les bateaux qui fonctionnent au fioul lourd – le pire de tous – sont ultra-polluants. L’objectif tient dans la réduction de l'empreinte carbone d'un cargo de 70% grâce à une combinaison de propulsion hybride et l'utilisation de voiles rigides qui, contrairement à des voiles en textile – peuvent transmettre leur poussée maximale avec un angle d'attaque beaucoup plus faible. Du coup, un vent de 30 nœuds est tout à fait suffisant pour propulser à la seule force éolienne le navire entier. Surprenant, d’autant que le cout de la technologie serait amorti en 6 ans seulement. Et ce n’est pas qu’une utopie de scientifiques: une mise en production est prévue dès 2020. 

L’hyperloop fait des émules

Quand on parle hyperloop, on pense directement à The Boring Company, l’une des sociétés de l’empire d’Elon Musk (Tesla et Space X). Sauf que The Boring Company n’est pas seule sur le coup. En Espagne, une autre start-up, Zeleros, développe son propre projet qui est un peu différent dans ses concepts de propulsion et de suspension dans le «tuyau». L'approche de Zeleros vise en effet à réduire drastiquement le cout par km de l'infrastructure tandis qu’au lieu d'être accélérée par des aimants linéaires, la capsule fonctionne dans un vide modéré (0,7 PSI en dessous de la pression normale) ​​et utilise une propulsion aérodynamique via un compresseur placé devant le «pod». Pas de lévitation magnétique donc ici, ce qui libère de la dépendance au cuivre tout en s’avérant moins énergivore à exploiter et ce pour des performances pas amoindries pour autant puisque la capsule pourrait atteindre sur les longues distances près de 1200 km/h. De quoi faire entrer l’actuel TGV au musée. Zeleros construira l’an prochain son premier «tube d’essai».

Surtout des app’

Movin’On concerne aussi notre mobilité individuelle et son partage qui sera, selon les experts, de plus en plus évident dans les années qui viennent. Pas étonnant qu’elle prenne beaucoup de place ici et que des initiatives parfois inattendues voient le jour. Comme celle de Cocolis, une plate-forme qui met en relation les particuliers qui ont de la place dans leur véhicule avec ceux qui ont besoin d’un transporteur non professionnel et bon marché. L’idée va loin puisque les objets sont assurés par la Maif et que le paiement est sécurisé. Exemple: transporter un meuble entre Lille et Paris ne coute plus que 40 € au lieu de 200. Pas mal! Les applis font d’ailleurs le buzz à Movin’On comme avec Appyparking d’une société londonienne qui localise les places disponibles grâce à une balise fixée au sol. Ce qui est utile quand on sait que 30 % de notre temps de conduite est consacré à la recherche d’une place de stationnement... Il y a encore MyBus qui calcule l’itinéraire et les statistiques de fréquentation des bus d’une cinquantaine de villes dans le monde tout en proposant le «m-ticketing» qui permet de voyager en toute tranquillité, smartphone en poche. 

Vers un monde de services

Tous les intervenants de la conférence Movin’On sont en tous cas d’accord sur un point: les nouvelles technologies font basculer progressivement la société vers un monde de service où la possession aura de moins en moins de sens. J’utiliserai donc tel ou tel moyen de transport pour me rendre là où je dois aller, mais donc plus ma voiture ou mon vélo. Je n’irai plus au magasin faire mes courses, mais le magasin viendra à moi. Ce qui réduira considérablement le nombre de déplacements et la place réservée aux automobiles dans nos villes. Ou pas. Car il faudra aussi compter sur les voitures autonomes qui rouleront à vide pour aller chercher leur prochaine course. Et l’idée d’Amazon d’opérer ses livraisons par drones? Des sourires s’esquissent sur plusieurs visages « On n’y est pas et surtout pas pour la législation. Réglons déjà nos problèmes de mobilité sur terre, après on verra pour les airs ».

Si Movin’On tente de répondre à de nombreuses questions, l’événement en laisse aussi beaucoup en suspend. Car on se demande en effet comment les pouvoirs publics vivront cette mise sous pression du monde privé qui semble tout prêt à se substituer à ce que l’on nomme encore le(s) service(s) public(s). Certes, leur volonté d’efficacité est louable, mais avec quelle humanité? Encore une fois, l’idée de partenariat et non de délégation doit être privilégiée. Mais il n’empêche, constater un tel foisonnement d’idées est un plaisir qui nourrit les perspectives positives.

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