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Coin de la rédaction / Rédacteurs sans filtre – 30 km/h à Bruxelles

Rédigé par Frédéric Kevers le 17-02-2021

La limitation à 30 km/h généralisée à Bruxelles : entre sécurité, mobilité et environnement, est-ce le bon choix ?

Au-delà de leur rigueur journalistique et de leur point de vue de professionnels de l’automobile, les membres de la rédaction sont avant tout des automobilistes et des citoyens lambda. Dans « Rédacteurs sans filtre », c’est le cœur qui s’exprime avant tout ! Cette semaine, nous leur avons demandé ce qu’ils pensaient de la limitation à 30 km/h généralisée à Bruxelles.

J’y suis fermement opposé. En généralisant le 30 km/h, la Région bruxelloise croit bien faire. En réalité, elle se dédouane de son incapacité à sécuriser l’espace public en adaptant l’infrastructure et en créant une vraie hiérarchie des voiries. La longueur à grand renfort de poncifs de la conférence de presse de présentation et la communication mise en place depuis lors trahissent un manque réel d’arguments véritablement convaincants. Ainsi, prendre Helsinki en exemple démontre leur incompétence puisque la capitale finlandaise propose des voiries à 30, mais aussi à 20, 40, 50, 60, 70, 80, 100 et même 120 en fonction de leurs rôles, dans un objectif d’équilibre entre mobilité, sécurité et tranquillité.

Le problème bruxellois est facile à pointer : par manque de budget et de politique de mobilité cohérente et harmonisée, seule la coercition leur paraît réalisable pour atteindre des objectifs devenant, de fait, utopiques. En plus, on arrive une fois de plus à une situation typiquement belge où une même signalisation routière (dans le cas qui nous occupe, l’entrée en agglomération) est liée à des règles différentes selon les régions. Lesquelles ne sont pas forcément matérialisées comme des frontières et donc opaques aux yeux des non-initiés et des conducteurs étrangers.

En outre, malgré la présence d’axes à 50 km/h (dont d’anciens à 70 km/h abaissés) et 70 km/h, l’automobiliste se sent une fois de plus visé. Alors qu’une meilleure structuration de l’espace public avec une infrastructure claire permet de plus facilement partager en toute sécurité la route entre les usagers plutôt qu’une règle générale à motivation idéologique. Sans oublier un contrôle du respect des règles existantes pour tous. Et puis n’oubliez pas que les trams ne sont pas soumis à ces 30 km/h, même hors site propre. Idée de film : un remake de Duel (de Steven Spielberg), à la bruxelloise avec un tram de la STIB menaçant dans le rétroviseur…

Quand il pleut à Paris, il pleut à Bruxelles, comme dit le proverbe. La capitale française s'est pleinement engagée à rendre la ville aux usagers de la route vulnérables, et nous avons également vu un signal symbolique clair à Bruxelles, avec l'introduction d'une large piste cyclable dans la "rue la plus importante de notre pays", la Rue de la Loi.

J'applaudis cette initiative, en particulier dans un centre-ville où, en ce qui me concerne, aucune voiture n'a besoin de circuler. En tant que villageois, je ne veux pas revendiquer le droit de conduire vite dans la zone résidentielle de quelqu'un d'autre ; dans ma propre rue, je n'apprécie pas que les gens conduisent vite. Je n'ai donc aucun problème à ce que les Bruxellois décident de leur propre politique automobile.

Ce que je remarque, c'est que lorsque je visite Gand, je suis frappé par la tranquillité d'un centre ville sans voiture. Bruxelles dispose de l'infrastructure nécessaire, avec une série de petites et grandes gares et de nombreuses lignes de métro et de pré-métro qui pourraient constituer une excellente alternative à la voiture.

Cependant, la réalité n’est pas aussi sombre qu’on ne la dépeint. Les contestataires véhéments ignorent le fait que la zone des 30 km/h n'est pas vraiment générale ; sur les grands axes elle est limitée à 50 km/h.

Une limitation de vitesse à 30 km/h dans les centres-villes, historiques ou non, avec beaucoup de piétons et beaucoup de commerces est certainement envisageable pour moi. Et peut-être même s’agit-il d’un must. Mais alors, imposez cette limite aux heures où les gens marchent dans les rues ; la nuit, on pourrait parfaitement relever la vitesse autorisée à 50 km/h.

Par contre, une limitation à 30 km/h pour une ville entière est une absurdité. Il n'a pas encore été prouvé que 30 km/h est moins nocif pour les personnes et le climat que 50 km/h. Dans le cas de nombreuses voitures, ce pourrait être le contraire.

En outre, la vitesse maximale doit également rester quelque peu "réaliste", sinon presque personne ne la respectera. Pour les endroits et aux moments de grande affluence (devant les écoles, les hôpitaux, les centres commerciaux, etc.)... J'aimerais beaucoup ! Mais pas pour une ville entière et donc pas non plus 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Peut-on réellement attendre de nos décideurs politiques qu’ils soient compétents, cohérents et conséquents ? Ok… je sors. Que la vitesse soit limitée à 30 km/h sur certains axes partagés avec d’autres types de mobilité et d’usagers dits vulnérables, je le conçois aisément, c’est une question de bon sens. Mais qu’on généralise cette mesure à tout va sans réfléchir, sous le couvert d’une visée écologique et sécuritaire, me fait davantage tiquer.

Du point de vue de la mobilité et de la sécurité, limiter la vitesse n’a quasiment aucune influence si cela ne s’accompagne pas d’un aménagement ou d’une adaptation des espaces de circulation partagée. Sans parler de l’éducation aux règles de circulation des usagers desdites voies. Car, ne soyons pas hypocrites, la manière dont cette mesure a été « conçue » et imposée revient à se laver les mains avec du savon dans de l’eau sale…

Quant à l’aspect écologique, on touche là au summum de la vaste blague ! La majorité des véhicules thermiques – qui représentent encore plus de 90 % du parc automobile belge – sont conçus pour économiser le carburant à des vitesses spécifiques – 50,90,120-130 km/h – avec des rapports de boîte correspondants et donc totalement inadaptés à une circulation à 30 km/h sur des distances prolongées. Il en résulte une évolution saccadée, en surrégime ou en sous-régime, avec toute la consommation et donc la pollution excédentaire que cela suppose… J’en rajoute ou la coupe déborde-t-elle déjà suffisamment ?

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