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Salon de Bruxelles / L'avenir de l'auto en Belgique : « Une transition, ce n'est jamais facile»

Rédigé par Hans Dierckx le 20-01-2023

La planète automobile vit des temps à la fois excitants et déroutants. Nous sommes au début d'une transition énergétique et les 12 derniers mois ont été pour le moins agités. Voici ce que cela inspire à six voix qui comptent dans le secteur.

Cela nous a valu des points de vue souvent opposés, mais nous espérons que les réponses fournies apporteront tout de même un peu de clarté à ceux que préoccupe l'avenir de l'automobile. Quelle voiture dois-je acheter ? Une essence, une Diesel, une hybride, une électrique ? Vais-je être en mesure de la payer ? La Chine va-t-elle écraser le marché ? Les réponses à toutes ces questions sont bien moins évidentes aujourd'hui que par le passé. La mobilité automobile est devenue une affaire compliquée où le profane a bien du mal à se retrouver. Pour tenter d'y voir plus clair, nous avons discuté le coup avec six personnalités dont les opinions méritent que l'on s'y arrête, non pour y trouver des réponses toutes faites, mais bien pour être en mesure de se forger sa propre opinion…

Nous avons commencé par le secteur automobile proprement dit, avec Denis Gorteman, le patron de D’Ieteren, qui vend presque un quart des voitures neuves écoulées en Belgique, et avec Alexander Wehr, le patron allemand de BMW Belux, marque qui, pour la deuxième année consécutive, occupe la tête des immatriculations de voitures neuves dans notre pays. À la Febiac, notre interlocuteur a été Gabriel Goffoy, le responsable de la communication. Du côté des universités, nous avons rencontré le professeur Joeri Van Mierlo (VUB), une autorité en matière d'électromobilité. Nous avons aussi évoqué ce sujet avec Jochen De Smet, spécialiste des questions d'énergie et président d'EV Belgium, la fédération de la mobilité zéro émission. Le point de vue de l'automobiliste lambda, enfin, a été représenté par Joost Kaesemans, porte-parole de l'association d'automobilistes Touring. Nous leur avons posé 7 questions d'une brûlante actualité…

Pour cet article, nous avons sélectionné 3 des 7 questions de l'article intégral que vous pouvez retrouver dans le Moniteur Automobile #1791.

« Nous pensons que d'ici 5 ans au maximum, il sera généralement plus intéressant de rouler à l'électricité. » (Joeri Van Mierlo – VUB)

Rouler en voiture reste-t-il payable pour le citoyen lambda ?

Jochen De Smet (EV Belgium) : « Pour le moment, je ne vois pas les voitures électriques devenir moins chères. Aujourd'hui, un VE coûte facilement plusieurs milliers d'euros supplémentaires à l'achat, et le gouvernement ne fait pas grand-chose pour réduire cet écart, si ce n'est une diminution de la TMC et de la taxe de roulage. Pour les particuliers, il faudra suivre une autre piste et s'intéresser avant tout aux véhicules de société d'occasion, mais au niveau européen. »
Joeri Van Mierlo (VUB) : « Le prix d'une batterie a baissé d'un facteur 10 au cours de la dernière décennie, et on peut prévoir qu'il baissera encore d'un facteur 10 d'ici 2030. Dans un premier temps, cela a amélioré l'autonomie, mais dans les prochaines années, cela se traduira par une baisse des prix. »
Joost Kaesemans (Touring) : « C'est l'un des grands mérites du secteur automobile que d'avoir réussi à fabriquer un produit raisonnablement abordable et durable, et à diffuser très largement quelque chose qui était auparavant le privilège de quelques happy few. Je ne pense pas que nous puissions maintenir la situation telle qu'elle est aujourd'hui. Mais que la mobilité soit plus chère aujourd'hui que jamais, je n'en suis pas si sûr non plus. Le prix plus élevé du carburant est compensé par la consommation plus faible des voitures modernes. Je me souviens encore de ma première Opel Corsa, qui consommait 8 à 9 l/100 km. »
Joeri Van Mierlo : « Il faut voir par catégorie. En ce qui concerne les voitures de luxe, l'électrique est moins chère que l'essence ou le Diesel. Pour les voitures familiales, l'électrique est déjà très proche, seules les petites citadines doivent encore suivre. Nous pensons que d'ici 5 ans au maximum, il sera généralement plus intéressant de rouler à l'électricité. Mais il y a des gens chez qui cet argument ne porte pas : ils continuent à regarder uniquement le prix d'achat. »
Denis Gorteman (D’Ieteren) : « Le particulier n'a pas l'habitude d'additionner tous les coûts. Mais s'il le fait, il verra que la conduite électrique ne revient pas plus cher que celle d'une voiture à essence ou Diesel. Les coûts d'entretien d'un VE sont plus faibles, alors que le prix de vente des moteurs à combustion interne a augmenté parce qu'ils sont technologiquement de plus en plus complexes, pour respecter les réglementations techniques en vigueur. Le prix des carburants fossiles va continuer à augmenter, tandis que celui des VE va baisser légèrement. » 
Joost Kaesemans : « L'industrie automobile a la mauvaise habitude de menacer de pratiquer des prix inabordables lorsqu'on lui demande quelque chose. L'ABS et l'antipatinage, aujourd'hui obligatoires, étaient également censés rendre une voiture plus chère de plusieurs milliers d'euros. Si l'on contraint les constructeurs automobiles d'une certaine manière, les choses deviennent tout d'un coup possibles. »
Jochen De Smet : « Après 2025, les fabricants vont rivaliser pour mettre sur le marché des VE à bas prix, comme la Volvo EX30. C'est aussi le cas de Volkswagen, qui veut lancer une petite électrique bon marché en Europe. On réfléchit beaucoup à l'efficience des batteries dans une petite voiture. Les marques chinoises elles aussi commercialisent des électriques de moins en moins chères en Europe. »
Gabriel Goffoy (Febiac) : « Si dans nos pays on oblige tout le monde à rouler à l'électricité et que l'on réduit peut-être la mobilité individuelle de certaines personnes, mais que nos voitures mises au rebut continuent à circuler ailleurs dans le monde, on fait fausse route. La mobilité individuelle fait partie de l'équilibre économique : si vous en excluez certaines personnes, vous créez d'autres problèmes. Nous devons veiller à ce que le particulier ne devienne pas un consommateur de seconde zone. Les politiciens qui disent qu'un particulier n'a qu'à acheter une voiture électrique d'occasion tiennent un discours scandaleux. »

« Pour le consommateur, c'est bien que la Chine propose de nouveaux produits : laissons-les faire. » (Gabriel Goffoy – Febiac)

Roulerons-nous tous chinois un jour ?

Jochen De Smet (EV Belgium) : « Nous sommes en retard par rapport aux Chinois, dont les marques arrivent chez nous. Le meilleur exemple est sans doute BYD. Mais il y a aussi de nombreux signes qui montrent que les nouvelles marques n'ont pas nécessairement la vie facile. Regardez Lucid, Rivian ou Sono Motors. »
Joost Kaesemans (Touring) : « Le secteur automobile européen jouit toujours d'une image très forte, qui n'a d'équivalent que dans la mode et le luxe. Tous les autres biens de consommation viennent d'Asie, mais le monde entier veut une voiture européenne. Nous avons intérêt à ce qu'il en soit ainsi, et l'Europe a intérêt à ce que cette révolution électrique ait lieu. »
Jochen De Smet : « Dans les états-majors des constructeurs automobiles européens, les jeux sont faits. Le patron de Volvo a déclaré que les quatre prochaines années détermineront l'avenir du secteur automobile. Les constructeurs qui misent clairement sur l'électrification aujourd'hui en sortiront renforcés. »
Joeri Van Mierlo (VUB) : « Il y a dix ans, je pensais que les grands constructeurs automobiles européens prenaient de gros risques en restant fidèles aux moteurs à essence et Diesel, mais on peut constater qu'ils passent maintenant à la vitesse supérieure. S'ils n'agissent pas assez vite, de plus en plus de voitures asiatiques vont envahir le marché. Et surtout des batteries asiatiques, même si la Commission européenne déploie actuellement beaucoup d'efforts pour conserver cette production en Europe et pour que l'Europe prenne de l'avance, notamment avec les batteries à électrolyte solide. »
Denis Gorteman (D’Ieteren) : « La seule façon d'être plus fort est de devenir indépendant des batteries coréennes et chinoises. Le groupe Volkswagen en est conscient et investit énormément dans ce domaine. Regardez l'Audi e-Tron, qui a aujourd'hui 25 % d'autonomie en plus avec le même nombre de modules de batterie que lorsqu'elle a été lancée il y a quelques années. »
Gabriel Goffoy (Febiac) : « Pour le consommateur, c'est bien que la Chine propose de nouveaux produits : laissons-les faire. Je pense qu'imposer des frontières géopolitiques est malsain, car cela entrave les transferts de connaissances et de compétences. Dans une voiture, on trouve des centaines de pièces en provenance du monde entier. Le progrès de l'industrie est lié à des accords commerciaux ouverts, à l'échange de connaissances ainsi qu'à une production dans les conditions les plus favorables possibles. »
Joost Kaesemans : « Laissons jouer la concurrence. Si notre industrie n'est pas aiguillonnée, elle progressera moins vite. Nous avons tous salué la qualité des voitures japonaises lorsqu'elles sont arrivées en Europe dans les années 70. Sans elles, nous aurions encore aujourd'hui des Alfa Romeo qui rouillent dans les salles d'exposition. »
Alexander Wehr (BMW) : « Nous sommes des entrepreneurs, pas des politiques. Nous ne sommes pas favorables à des politiques commerciales qui viennent tout perturber, mais nous croyons au libre-échange et à la force de l'innovation. »
Denis Gorteman : « Peut-être constaterons-nous dans cinq ans que les Chinois ont pris une part de notre marché. Je ne vois pas cela se produire pour BMW, Mercedes et Audi, mais cela arrivera pour des marques généralistes comme VW, Skoda, Ford, Peugeot, Citroën et d'autres, y compris les marques coréennes et japonaises. »
Jochen De Smet : « Pour le consommateur, c'est une bonne chose que de plus en plus de marques chinoises arrivent sur le marché avec des modèles bon marché. »

« Mon conseil au particulier lambda (…) Optez pour une formule de location mensuelle comme le private leasing. » (Denis Gorteman – D’Ieteren)

Quel type de voiture faut-il acheter en 2023 ?

Gabriel Goffoy (Febiac) : « Avant, les choses étaient très simples, mais aujourd'hui, il faut être très attentif à son profil d'utilisation. La plupart des gens recherchent une voiture d'environ 30.000-35.000 €, aussi écologique que possible, de préférence électrifiée d'une manière ou d'une autre, et rapidement disponible. Si l'on veut une hybride et que l'on n'a aucun endroit pour la recharger, une hybride autorechargeable est un bon choix. Si l'on a la possibilité de recharger sa batterie et que l'on vit en ville, un véhicule hybride rechargeable vous permettra probablement d'effectuer une grande partie de vos déplacements en mode électrique. Acquérir une hybride rechargeable et ne jamais la recharger n'est pas une bonne idée. Si l'on fait souvent de longs trajets, il n'y a qu'un seul choix judicieux, celui d'une Diesel Euro 6d. »
Joost Kaesemans (Touring) : « Je suis un partisan convaincu des hybrides rechargeables. Le Belge parcourt en moyenne 50 km par jour. Si l'on est prêt à faire l'effort de recharger régulièrement un tel PHEV, on roulera 9 jours sur 10 en mode purement électrique et on pourra arriver à des chiffres de consommation incroyablement bas. » 
Denis Gorteman (D’Ieteren) : « Mon conseil au particulier lambda est de ne surtout pas investir 30.000 € dans une voiture qu'elle soit à essence, Diesel ou électrique. Choisissez ce que vous voulez, mais laissez les professionnels supporter le risque et optez pour une formule de location mensuelle comme le private leasing. »
Alexander Wehr (BMW) : « Je conseille toujours de choisir une marque premium, car pour un léger surcoût, on bénéficie non seulement de l'exclusivité et de l'image, mais aussi des derniers standards en termes de connectivité, d'aides à la conduite et de sécurité. »
Jochen De Smet (EV Belgium) : « Pour le particulier, passer à l'électrique est très difficile aujourd'hui car le prix d'achat reste plus élevé que pour un véhicule à essence ou Diesel comparable alors qu'il faut se débrouiller avec le même budget. Si l'on dispose d'un important surplus d'énergie solaire et que l'on travaille souvent à domicile la journée, on peut faire une bonne affaire. Mais cela ne concerne qu'un public restreint. »
Joeri Van Mierlo (VUB) : « Avec une hybride rechargeable, les automobilistes apprennent à brancher leur voiture sur une prise et s'initient à la conduite électrique. Il y a certes des gens qui sont assez riches pour l'utiliser sans la recharger et qui ne se soucient pas de la consommation d'essence plus élevée. Mais il y a aussi des gens qui prennent la conduite électrique comme un challenge à relever. Je roule moi-même en hybride rechargeable et il m'arrive de couper le chauffage, rien que pour continuer à rouler en mode électrique le plus longtemps possible ! »

 

Journaliste AutoGids/AutoWereld

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