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Premier essai / Lexus LS 500h 2018 : Du style et de l'audace

Rédigé par Tony Verhelle le

La Lexus LS de 5e génération se démarque plus nettement de ses concurrentes par ses lignes, plus typées "coupé". Au plan technique, cette nouveauté est bien sûr au top et ambitionne de proposer quelque chose de différent à une clientèle à la fois bien nantie et en quête d'originalité.

Le concept

Voici un peu moins de 30 ans, un nouveau venu venait piétiner les plates-bandes des constructeurs européens de limousines de luxe. La nouvelle Lexus LS est venue, a vu et a vaincu! Oh, certes pas tellement dans nos pays, mais plutôt dans le reste du monde, États-Unis en tête. Aujourd'hui la marque de luxe de Toyota s'est fait une place au soleil (petite sur nos marchés, d'accord) aux côtés des "Trois Grands" (Audi, BMW, Mercedes). La 5ème génération de la Lexus LS entend faire mieux encore et a travaillé à corriger ses faiblesses. D'abord, son style a clairement renoncé à être une copie de celui des trois constructeurs allemands premium. La nouvelle LS cultive son côté japonais, notamment par l'ambiance de bord qu'elle propose ainsi qu'au travers d'une technologie qui se démarque de ce que propose la concurrence. En résumé, si le concept est connu, sa traduction dans les faits innove.

 

Ce qui est nouveau 

À peu près tout. Cette LS repose sur la nouvelle plate-forme GA-L (initiales de Global Architecture Luxury), inaugurée par la Lexus LC 500 Coupé. Il va de soi que la limousine LS utilise une variante rallongée de cette plate-forme. Dans notre pays, Lexus ne commercialisera que la version hybride 500h, dont les solutions techniques sont en grande partie similaires à celles retenues pour le coupé LC, mais avec une différence de taille: alors que le coupé LC n'existe qu'en "propulsion", la limousine LS se décline en 2 ou 4 roues motrices.

Longue de 5,23 m, la nouvelle LS s'intercale entre les versions "courtes" et "longues" de ses concurrentes. Elle n'existe donc qu'avec une seule carrosserie. Elle se distingue également par le traitement de son habitacle qui puise dans la tradition de l'artisanat nippon traditionnel. Ce qui n'empêche pas la voiture de faire appel à un ensemble propulseur hybride sophistiqué et de regorger d'aides à la conduite, surtout axées sur la sécurité, en ce compris celles des autres usagers de la route, et notamment les usagers dits "faibles" que sont les piétons et cyclistes. Ces aides à la conduite ouvrent par ailleurs la voie à la conduite autonome de niveau 2. En 2020, une nouvelle étape en la matière sera du reste franchie… 

Comment roule-t-elle ? 

Remarquablement bien, évidemment! Le contraire eut été impensable quand le premier constructeur japonais présente son vaisseau amiral. Il n'est cependant pas inutile de mettre le doigt sur un certain nombre de différences par rapport à la concurrence allemande. Avec son style "coupé", la voiture donne plus une impression "cocoon" à l'intérieur et semble moins spacieuse que ses rivales (surtout à l'arrière). Ce qui ne veut pas dire que l'on soit à l'étroit à bord de cette Lexus… C'est ainsi que le passager arrière droit bénéficie d'un espace royal (avec même un coussin pour les pieds!)  si le siège passager avant est partiellement rabattu et avancé. À ce sujet toujours, il faut préciser que la voiture n'est pas une stricte 4-places, l'accoudoir central peut être replié pour accueillir un 5e passager, mais il ne sera pas bien installé.

Le style intérieur est lui aussi très différent, avec un tableau de bord aux lignes fluides (inspirées de la harpe japonaise!). L'instrumentation propose à l'avant-plan, un grand cadran dont les paramètres peuvent être modifiés et, juste à côté, le grand écran du MMI qui possède ses propres accents. En ce qui concerne la commande par touchpad (sur la console centrale) de l'écran du MMI, nous sommes, comme dans le cas de la LC, franchement dubitatifs. Pour l'habillage intérieur, la marque a fait appel à d'anciennes traditions artisanales japonaises revisitées, que ce soit pour le travail du verre, du bois et du tissu. L'objectif est d'incarner l'omotenashi, le terme japonais qui désigne une hospitalité chaleureuse et élégante (dont le modèle est la fameuse "cérémonie du thé").

Nous avons pu parcourir environ 500 km au volant de la nouvelle LS500h, sur les routes en plus en moins bon état, tantôt rectilignes, tantôt sinueuses, du Sultanat d'Oman, un pays où Lexus possède une part de marché de quelque 50% dans la catégorie premium, tandis que Toyota fait de même pour l'ensemble du marché! La voiture s'est avérée particulièrement confortable, avec sa suspension pneumatique adaptative, et ses sièges fabuleux. Mais alors que la sonorité sportive du 6 cylindres essence constitue un plus à bord de la LC Coupé, elle se montre ici trop invasive et donc dérangeante. D'une limousine aussi douce et policée, on attend plus de discrétion…



Quant à la nouvelle plate-forme, elle s'est révélée absolument au top et assure une tenue de route imperturbable, surtout que la motricité procurée par la transmission intégrale (nous n'avons pas pu essayer la version à 2 roues motrices) est impériale en toutes circonstances. Son ensemble propulseur hybride permet à cette Lexus de se montrer suffisamment vive et performante face à ses concurrentes, mais aussi suffisamment sobre en sans plomb pour discuter avec ses rivales à moteur Diesel. 

Prix/équipement 

Dès la version de base (à roues arrière motrices), tarifée à 94.990 euros, on a droit à un  équipement de série très généreux. Si l'on opte pour la version All Wheel Drive, on a le choix entre 3 niveaux de finition: le moins cher répond au nom de F-Sport Line, et ajoute une touche de sportivité, ce qui se traduit non seulement par quelques différences techniques (freins plus gros, entre autres) mais aussi par quelques accents visuels différents. Le prix s'élève alors à 108.500 euros. Lexus propose ensuite deux finitions (encore) plus luxueuses: la Privilege Line, vendue 116.500 euros et le haut de gamme President Line, qui s'affiche à 132.500 euros et propose un équipement ultra riche (Lexus ne travaille pas avec des listes d'options interminables, au contraire de ses concurrents allemands). 

La concurrence 

Parmi les rivales de cette nouvelle LS, on retiendra en premier lieu des produits des "Trois Grands", nous l'avons déjà dit. La limousine japonaise se pose en rivale des modèles Diesel d'entrée de gamme que sont l'Audi A8 50 TDI Quattrro, la BMW 730d (même si elle n'est pas disponible en xDrive) et la Mercedes S 350 d. Avec sa LS à motorisation hybride, Lexus veut proposer une alternative crédible à ces voitures, y compris en matière de consommation. Cela dit, les trois constructeurs allemands premium commercialisent (ou commercialiseront…) eux aussi de luxueuses limousines hybrides. On pense ici à la BMW 740e ou à la Mercedes S 560 e, ainsi qu'à la future A8 hybride. Par rapport à elles, Lexus mise sur ses tarifs plus intéressants et sur un équipement de série beaucoup plus étoffé. Il ne faudrait cependant pas oublier des modèles un peu moins répandus comme la Jaguar XJ ou la Maserati Quattroporte (qui ne se déclinent pas en hybride à l'heure actuelle). La Porsche Panamera est par contre disponible en hybride rechargeable (et même en deux variantes d'ici peu…), mais il s'agit d'un luxueux coupé sportif à 4 portes, pas d'une limousine. 

Notre verdict

Avec sa nouvelle LS, la marque de luxe de Toyota propose une alternative originale dans la catégorie la plus élevée du marché, celles des limousines statutaires.  Si le concept est connu, les Japonais l'ont décliné, selon leur habitude, d'une manière très personnelle, selon leurs propres paramètres. Et c'est sans doute là que réside le pouvoir de séduction de cette nouvelle berline Lexus de très haut de gamme. Il s'agit d'une excellente voiture qui, cette fois, n'a pas peur de se positionner au-dessus de la mêlée à maints égards. En cela, elle incarne parfaitement la nouvelle philosophie Lexus.

  • Style et finition
  • Technologie bien pensée
  • Alternative hybride
  • Sonorité moteur gênante
  • Touchpad peu pratique
  • Habitabilité en retrait par rapport à la concurrence ?

Dans cet article : Lexus, Lexus LS

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