Industrie et économie / Carlos Ghosn : "dans 20 ans il n'y aura plus de taxis"

Une fois de plus, le patron du groupe Renault-Nissan n'a pas mâché ses mots la semaine dernière, au risque de créer la polémique. En marge des 15ème Rencontres économiques à Aix-en-Provence, l'homme s'est en effet lâché sur plusieurs sujets. Il a évoqué les prochaines évolutions de son cœur de métier qui l'obligeront à travailler avec de nouveaux acteurs tandis qu'il a aussi glissé un mot sur les voitures autonomes qui, selon lui, pousseront les taxis vers la sortie.

Disparition

Selon Carlos Ghosn, une seule évolution est possible et il faut l'accepter: « Il y a des tas de métiers qui vont disparaître » dit-il et « on peut lutter, résister, retarder, mais c'est une bataille perdue. Il faut laisser filer le travail puisque dans tous les cas il va évoluer sous la pression du marché et de l'innovation, mais par contre se préoccuper des travailleurs ». Il exprimait par là le fait que de temps en temps, il faut savoir lâcher des secteurs et laisser les fournisseurs faire ce que l'on faisait.

Taxis : la fin d'un métier

Interrogé sur le dossier des taxis et de Uber, le patron de Renault/Nissan a déclaré que « compte tenu de l'évolution technologique, avec le développement des voitures autonomes, dans 20 ans il n'y aura plus de taxis » tout en concédant tout de même que « l'acceptation de cette évolution mettra un peu plus de temps ». Aux côtés de Carlos Ghosn, l'ancien patron de l'OMC, Pascal Lamy, a même surenchéri à propos du service Uber qui fait polémique. Selon lui « si le syndicat des chauffeurs de taxi était intelligent, la transition avec Uber pourrait se négocier ». Il a en outre ajouté que « l'Europe change trop lentement ». Et Carlos Ghosn de conclure qu'il est grand temps de « lâcher l'initiative privée, les associations, les coopérations ». L'homme considère en effet « qu'il a un atout qu'on n'a pas encore totalement joué, celui de l'initiative individuelle et de la qualité des entrepreneurs ». Une fois de plus, la patron de Renault/Nissan n'y a pas été avec le dos de la cuillère.